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Peu s’en éUiit l’allu que l’Assemblée de Saiiil-DoniiMti,ue ne se séparât tic la niélropole. Vainement, en France, les législateuj’s avaient admis tous les habitants libres aux droits politi(jucs : noirs, blancs et mulâtres se livraient à d’horribles représailles. La ville de Port-auiVince était brûlée et ruinée.

Le Patriote français imprima :

« On a trouvé dans la poche d’un nèf ;re, prisonnier, une lettre en espagnol, dans laquelle on encourageoit les insurgens, et on leur pi’omettoit du secours au nom de l’Espagne. Nous défions rHôtel Massiac de nier ce fait (1). »

On accusait le club d’intrigues anti-françaises, quand les Espagnols et les Anglais convoitaient l’Ile.

Le 3 février 1792, Doppet (François-Amédée) présenta à la Société des Jacobins un citoyen de Saint-Domingue, « victime de l’Hôtel de Massiac, et qui a été arraché de ses foyers pour avoir voulu, à l’exemple de plusieurs paroisses, protéger les gens de couleur ». Doppet pria les députés de l’appuyer auprès de l’Assemblée nationale. Doppet et Ramond furent nommés commissaires pour entendre des éclaircissements sur ce qui se passait dans les colonies (2). Mais les Colons blancs ne cessaient de chercher à mettre de leur ciHé les pouvoirs publics.

Ils s’adiiîssaient au ministre de la marine : << Paris, lo 31 juillet VM.

« Monsieur,

« Le Comité de la Société des Colons réunis à l’Hôtel de Massiac étant chargé par elle d’avoir l’honneur de vous voir, a arrêté, par délilx’ration, qu’il se rendroit auprèsde vous dimanche prochain, entre une heure et deux, à moins que vous ne lui fassiez sçavoir (|u’il vous seroit impossible de le recevoir.

« Je suis, avec respect,

« Monsieur, etc.

« M. du Bouchage, Ministre de la Marine (."{). >> (1) Palriule français, i :» 888, du lu janvier 1192. (2) Séance du vendredi 3 février 1792. — Vini’ )a Suciété (/es Jat-obiits, par -Al. A. Aulard, t. III, p. 3G3.

(.’ !) Arcli. Xat., Club de Massiac. — KrauçoisJusopli Gralet. vicomte Du Boucliape. éniigié après le 10 août 1792, rentra eu France sous le Consulat ; fut impliqué, en 1806, dans une conspiration : recouvra le portefeuille de la marine en ISl.’î. et fut nonuiié pair de France en 1817. Moi’l en 1821.