Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

Théodore de Laincth interrompit : « J’affirme que M. Baruayc n’a jamais été à l’Hôtel de Massiac... » il).

Selon toute probabilité, Théodore de Lameth avait raison. Cependant, il est impossible de contrôler son assertion, et nous ne possédons aucun procès-verbal de la séance du Cluh de V Hôtel de Massiac où il aurait paru.

Quant à Malouet, n’oublions pas qu’il vota contre la Oéclaralion des droits de l’homme, que toute sa carrière politique fut celle d’un réactionnaire avéré, et qu’il publia, en i788, un ouvrage intitulé : Mémoires sur l’Esclavage des nègres, après avoir passé cinq années à Saint-Domingue en qi^alité d prdonpateir et de compiissai| :’e (2). Il va sans dire que les colons français rejetèrent sur les noirs toute la responsabilité des événements. Ils approuvèrent une publication de Moreau de Saint-Méry, membre du conseil judiciaire près du ministère de la justice : Considérations •présentées aux Vrais Amis du repos et du Bonheur de la France, à l’occasion des nouveaux mouvemens de quelques soi-disant Amis des noirs (3). Le Patriote français annonça :

« Les colons de l’Hôtel Massiac ont fait placarder à tous les coins de rue de la capitale des nouvelles très alarmantes de Saint-Domingue. Le peuple n’est pas la dupe de cette ruse infei-nale, (|ui n"a pour but que d’exciter une baisse considérable dans les deiwées des colonies (4). »

Dans ses Annales patriotiques, Carra écrivit : « Il existe dans la capitale plusieurs conciliabules d’aristocrates. L’un se tient à l’Hôtel de Massiac ; il est composé des princes colons et d’une foule d’intrigans qui travaillent à faire concourir les désordres des colonies au plan général de contre-révolution en France (o). » Cette feuille ajouta, quatre jours après : « Les princes colons et députés extraordinaires de la colonie de Saint-Domingue, composans le tripot politique de l’Hôtel de Massiac, etfrayés de l’accusation de haute trahison portée, par le citoyen Brissot, contre l’assemblée coloniale de cette isle, ont répandu et (1) Souvenirs de Malhieu Dumas, t. II, p. 44. (2) Voir Club des Impartiaux et Club monarchique. (3) Moreau de Saint-Mëri/, 1 vol. in-S", Paris, 1791. (4) Patriote français, il" 823, H novembre 17 !) !. (.5) Annales patrioliffues. n" 794* 5 décembre 1791.