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« Séance du mardi l" mars 1791, onze heures du matin. « M. le Président a ouvert la séance. M. Cormier, ayant la parole, a (lit (|ii’il s’étoit présenté hier soir devantMM. les officiers municipaux ; (ju’il avoit rempli la mission dont il avoit été chargé, et en avoit requis acte ; mais que néanmoins il prévenoit le comité, que le bruit public étoit que M. de Court de la Tonnelle avoit été conduit à TAbbaye.

« Sur quoi délibérant,

« 11 a été arrêté à l’unanimité, que six commissaires seroient de nouveau envoyés vers MM. les officiers municipaux, pour réitérer les déclarations et faire les offres susdites ; et, pour en assurer d’autant yjlus les effets à la municipalité, les soussignés composant le comité ont offert la caution juratoire, et se sont soumis à la représentation «le M. de Court de la Tonnelle, lorsqu’ils en seront requis. « Au moyen de tout ce que dessus, la municipalité est suppliée de p ! ononcer l’élargissement de M. <le Court de la Tonnelle. « Les commissaires nommés sont MM. Billion, président, Annibal d’Agoult, Deslandes, Thenet, Cormier, Robegot (Roberjot), Tartigue (Lartigue) (1). »

Malgré les réclamations de Malouet et de Cormier, M. de Court de la Tonnelle fut conduit à la Conciergerie. Néanmoins, l’affaire ne paraît pas avoir eu de suites.

Ce n’est pas pour cet incident, d’ailleurs, que le Club de Massiai ; eût encouru l’impopularité. Évidemment, les royalistes avaient cherché un faux prétexte à la « Journée des Poignards ». Les réunions des colons blancs déplaisaient aux Parisiens, aux Français qui réclamaient la liberté pour tous, blancs ou hommes de couleur, aux colonies comme dans la métropole, sans se soucier des intérêts matériels qui faisaient agir les opposants, dont la ténacil»’ était extrême.

Le Club de l’Hôtel de Massiac n’avait pas tardé à être attaqué pailes journaux patriotes, à cause de son influence dans les colonies. Lorsque l’insurrection des nègres à Saint-Domingue éclata, le 2ÎJ août 1701, bien des gens sollicitèrent et obtinrent du club leur passage pour aller dans cette île où leurs propriétés avaient été (1) Journal des Amis de la Conslilaturi monarchique, t. IF, u’ l.i, du samedi 12 mars 1791. p. 78. 79. 80.