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leurs discussions, quand la mode vint de traiter en réunions des affaires d’État. Les chambres de lecture se propagèrent dans quelques provinces.

Rue du Jour, un grand cabinet littéraire occupait en partie l’ancien hôtel de Royaumont, et l’archevêque de Cambrai touchait le prix de la location.

Une portion des hommes qui avaient fréquenté les chambres de lecture en Bretagne organisèrent le Club breton à Versailles en 1789 (1).

Un établissement qualifié de littéraire^ à Paris, fondé par Luneau de Boisgermain, se chargeait de faire parvenir, par la posté, à leurs adresses, les livres et les journaux.

On soupçonna, en 1791, les commis de Luneau d’envoyer des ’prospectus de journaux incendiaires et anti-patriotiques. Dans le bureau du Journal de Paris^ situé rue du Jour, n° 11, journal que les patriotes considéraient comme un des plus dangereux organes des contre-révolutionnaires, bien qu’il fit peu de politique, quelques royalistes influents se réunissaient (2). Nous avons eu maintes occasions de citer ce journal.

Nous ne pouvons passer sous silence les imprimeries et les librairies clandestines, qui défiaient les efforts de la police, qui publiaient des brochures sans nom d’imprimeur, sans lieu ni date, absolument au jour le jour, et dont les produits se vendaient en cachette, à Paris et dans les départements. Les royalistes se servirent de ce moyen plus encore que les républicains, durant la grande lutte révolutionnaire.

Enfin, chez certains marchands, chez d’anciens fournisseurs de la Cour, chez des employés ou des domestiques de grandes maisons, on exhalait les regrets du passé, on ourdissait parfois des trames qui rendaient suspects leurs auteurs, tantôt sans cause réelle^ tantôt à bon droit.

Laboullée, coiffeur, inventeur de Veau Antoinette, avait quitté Ver- [1]

  1. (1) Voir, plus haut, Club des Amis de la Constitution monarchique. (2) Fondé en 1777 par Corancez, Dussieux et Cadet, il fut le premier journal français quotidien, et cessa sa publication au lendemain du 10 août, pour la reprendre le 1" décembre do la même année, et continuer à paraître jusqu’en 1811.