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LIBRAIRIES

Les boutiques de librairie, elles aussi, servirent à la propagande royaliste et contre-révolutionnaire. Non seulement on y trouvait des journaux, des brochures, des libelles, des pamphlets sur les questions à l’ordre du jour, tantôt vendus ouvertement, tantôt secrètement débités, mais encore il s’y rencontrait, du matin au soir, des hommes politiques dont le zèle s’enflammait à la vue des nouveautés parues pour ou contre le gouvernement.

Nous devons ici parler principalement des librairies monarchiques, ou tout au moins d’opposition aux différents régimes qui se succédèrent.

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CHEZ GATTEY

La boutique du libraire Gattey était située au Palais-Royal, n°* d3 et 14. Elle avoisinait l’établissement du restaurateur Beauvilliers (1). On disait Gattey ancien espion de police. Sa librairie fut plus d’une fois envahie ; la foule jeta plus d’une fois au dehors les livres et journaux qii’il vendait : un soir, elle les brûla dans le jardin. La librairie de Gattey faisait un débit considérable d’écrits de toutes sortes, contre-révolutionnaires pour la plupart. Là, dans, cet « antre infernal de l’aristocratie », où l’on entendait perpétuellement « rugir l’aristocratie », dans ce « foyer de l’aristocratie », dans ce « gouffre infernal des aristocrates » (2), se pressait une armée de colporteurs. Le journal se répandait par tout Paris. Gattey avait en magasin et vendait, non seulement des journaux royalistes, mais encore un grand nombre de pamphlets, libelles et (1) Voir Cafés, Restaurants. — Et Introduction, p. 8. (2) Catalogue de la Bibliothèque nationale, n" 3432.