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Le Café Mécanique^ situé au coin de la rue de Montpensier, a été le théâtre d’un drame. Son propriétaire s’opposa à ce que l’on chantât le Ça ira ; il reçut un coup de sabre au bras, et sa femme fut grièvement blessée.

Pour les nobles, il y avait le Café de Bourbon^ rue Saint-Dominique-Saint-Germain ; le Café de Mirabeau^ au coin des rues de Richelieu et Saint-Honoré.

Le Café Marchand^ rue Saint-Honoré, à proximité de l’Assemblée et du Palais-Royal, voyait beaucoup d’hommes politiques de toutes les opinions.

Le Café du Commerce, rue des Blancs-Manteaux, était le rendez-vous des ennemis de Robespierre.

Le Café du Caveau, pendant la Révolution, abrita sous ses tentes nombre de péroreurs. Les fédérés y furent régalés de bière et de liqueurs, avant le 10 août 1792, par le girondin Lanthénas, l’ami de Roland (1).

Le Café Procope, fort suspecté par les partisans de la Révolution, était situé rue de l’Ancienne-Comédie. On compta parmi ses habitués Lemaire. Ce journaliste-imprimeur publia, de 1790 à 1792, « les Lettres b... patriotiques du véritable Père Duchène », auxquelles succéda la Trompette du Père Duchène, de 1792 à 1793. C’était, aux yeux des avancés, un constitutionnel royaliste. Il était commis aux postes. Fréron l’appelait fournailleur. Un correspondant de VAmi du peuple le traitait « de petit drôle, chargé d’escamoter de la poste les lettres adressées aux patriotes de marque dans les provinces et hantant le Café Procope, où le divin Mottié (La Fayette) l’avait mis en station pour servir de mouchard contre les chauds patriotes. » Ce modéré écrivait d’un style au moins aussi ordurier que celui d’Hébert ; mais c’était un homme d’esprit et de beaucoup de raison. Il y eut, en 1790-1791, une « Société habituée du Café Procope-Zappi », ayant quelques relations avec les patriotes de Nimes et du Jura.

La police eut les yeux, peu de temps après, sur le café « qui faisait le coin de la rue des Bons-Enfants et de la rue Saint-Honoré ». « Deux (1) Voir Société du Caveau, p. S80.