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ou voyait (les hommes politiques appartenant à Topinion modérée, des fayettistes et quelques royalistes constitutionnels, rêvant l’accord du roi avec l’Assemblée nationale. Celui de l’abbé Morellet était fréquenté par Laborde, Pastoret, Trudaine le jeune, Lacretelle, etc. On y était partisan de la monarchie constitutionnelle. Le couvent des Miramiones, situé sur le quai de ce nom (aujourd’hui quai de la Tournelle), passait pour être un des principaux foyers du fanatisme royaliste. Madame de La Fayette, mesdames de Noailles etd’Agen y venaient fréquemment. Les Miramiones, en 1701. refusèrent de se soumettre aux mesures qui frappaient le clergé. Elles disparurent.

Camille Desmoulins prétendait que le bourreau de Paris, Sanson, recevait des aristocrates à ses « petits soupers « (1). Sanson fit assigner Desmoulins à comparaître devant le tribunal de police pour être condamné à des dommages-intérêts, à titre de « réparation d’honneur »

l^eu de réceptions, grandes (»u petites, échappaient à l’examen, à la surveillance, aux dénonciations parfois exagérées. A mesure que les partis avancés se déclarèrent, des salons et des réunions qui eussent passé pour être franchement dévoués à la Révolution si la royauté avait continué d’exister, furent bientôt, par la force des choses, regardés comme réactionnaires. De ces salons, de ces réunions, il en est peu qui, avec des phases diverses, aient duré ou aient reparu, après les crises les plus violentes, en exerçant toujours une certaine influence. Assurément, les complots de salons ne cessèrent pas ; les réunions anti-révolutionnaires ou tout au moins réactionnaires, se cachèrent du mieux qu’elles purent, pour braver la loi des suspects, pour échapper aux investigations des Comités de Salut public et de Sûreté générale, de la police directoriale et de la police consulaire.

Au palais de la Monnaie, quai Gonti, se trouvait le salon du marquis (le Condorcet, qui occupait cinq ou six pièces, à l’entresol ; salon européen, qu’on a appelé le « foyer de la république >>. Condorcet appartenait à la loge maçonnique des Neuf sœurs. Madame de Condorcet, née Grouchy, n’avait pas été chanoinesse, (1) Révolutions de France et de Brabant.