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Ils créèrent un ordre dont les croix étaient àliuit pointes, espacées de tleurs de lys surmontées de la couronne de France, représentant en leurs médaillons le marquis de Favras sortant du tombeau. Cet ordre, ils l’appelèrent l’ordre de la Résurrection de la Contre-Révolu lion.

Dans quelques bals de la haute société, on vit des cavaliers coiffés à la contre-révolution, en grand crêpé terminé par deux boucles en demi-cercle, les cheveux du haut du toupet rabattus sur le front, et séparés à la naissance de l’épi.

Une brochure circulait parmi les royalistes, V Association des quarante heures pour demander à Dieu le rétablissement de la foi, des mœurs et du règne de Jésus-Christ en France. Une autre, plus tard, intitulée : Périssent les tyrans destructeurs de la France, était lancée contre les enragés de l’Assemblée nationale (1). Avec quel plaisir les aristocrates, de toutes les nuances, ou simplement les indifférents ou les amateurs d’élucubrations moqueuses, propageaient dans leurs réunions des plaisanteries, des pamphlets, que le peuple ne lisait que peu ou point ! Quelques salons recevaient principalement des dévots, qui se réunissaient chez madame de la Marck, chez la maréchale de Noailles (2), chez le duc de Nivernais (3), chez madame de Luxembourg (4) et chez l’archevêque de Lyon.

Il va sans dire que, dans ces assemblées, la question religieuse dominait tout, et que ce n’étaient pas les moins contre-révolutionnaires, les moins ardentes pour blâmer les réformes, pour combattre les idées nouvelles, pour vouer à l’exécration le duc d’Orléans, grandmaître des francs-maçons de France, pour maudire les députés qui votèrent la Constitution civile du clergé, pour flétrir les prêtres constitutionnels, pour propager enfin les opinions des hommes qui faisaient appel aux insurrections afin de défendre Dieu et le Roi. (1) Brochure in-8" de 15 p., 1792.

(2) Née de Cossé-Brissac, morte sur l’échafaud, le 4 thermidor an II, à l’âge do soixante-dix ans.

(3) Mort en 1798.

(4) Dont le mari émigra.