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Diane de Polignac brillait par son esprit et avait de l’influence sur la duchesse.

Celle-ci fut insultée en effigie, sur la place Dauphine, par le peuple qui, peut-être, eût aussi couvert de huées un mannequin représentant Marie-Antoinette, amie de la duchesse (1787).

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SALONS DE LA PRINCESSE DE LAMBALLE, ETC.

La princesse de Lamballe (Marie- Louise de Savoie -Carignan), surintendante et amie de la reine Marie-Antoinette, était une amie compromettante. Après les journées des o et 6 octobre 1789, elle s’installa au château des Tuileries, où elle occupa le rez-de-chaussée du pavillon de Flore.

Là se tinrent des conférences, « dont l’objet était de réunir les différents chefs de parti, afin de se concerter et de s’entendre pour sauver la Constitution, l’État et le Roi (1). » La princesse semblait former autour d’elle un centre de courtisans intransigeants, et, de plus, elle trônait dans le salon de Marie-Antoinette, qui la qualifiait d’angélique. Beaucoup de nobles, peu de prêtres venaient au pavillon de Flore ; ils étaient futiles, indiscrets, dangereux, y colportaient les satires et les chansons. On y hsait les Actes des Apôtres. Ce salon servait à Marie-Antoinette pour recevoir, plus ou moins secrètement, des membres de l’Assemblée nationale que la i’eine voulait gagner, des écrivains royalistes, des hommes politiques compromis et impopulaires. Cela fit regarder la princesse de Lamballe comme un féminin chef de faction. Réellement, elle remplissait le rôle d’agente, cherchant à opérer au milieu d’une société assez mêlée. On prétendait que ses soirées étaient organisées seulement dans un but d’information et de conciliation. La reine présida quelques-unes de ces réunions où, vers la fin de 1791, se rencontraient des fonctionnaires publics et des hommes politiques, que madame de Lamballe avait charge de corrompre ou de surveiller. Veuve de Louis-Alexandre de Bourbon-Penthièvre, madame de Lamballe était fort estimée par Louis XVI, qui lui envoya un précieux volume, VOffice de la semaine, en écrivant de sa main sur la lettre d’envoi cinq lignes ainsi conçues : « Madame ma cousine, c’est aujourd’hui vostre fête ; je vous prie (1) Joseph Wober, Mémoires concernant Marie-Antoinette, t. II, p. 61 (Londres, 1806-1807, Paris, 1822, in-8").