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tèrent Gensonné, ils défendirent Montmorin. Mais bientôt Guadel eut une entrevue secrète, la nuit, avec le roi et la reine. Marie-Antoinette écrivait, en juillet, ce billet : « Je me sens plus que jamais enorgueillie d’être née Allemande (1). » KUe communiquait elle-même à son frère les plans des généraux français (2), et voulait, à tout prix, sortir de Paris, quitter la France, ou reprendre sa vie d’autrefois, au milieu de ses amies et de ses courtisans.

Revenir au passé était impossible, car les dépenses royales ne pouvaient plus être les mêmes. On les surveillait. D’après le Livre rour/e, 228 millions avaient été accordés généreusement aux gens de la Cour (3). Des sommes considérables avaient été employées poiir acbeter des consciences. Duquesnoy, disait-on, avait son journal l’H»»» des patriotes payé par la liste civile (4). l résulte de pièces de comptabilité saisies cbez Laporte, que les frais d’impression et de distribution des Folirs d’un moi^ étaient supportés par la cassette du roi (5).

De plus, les gens du Comité autricbien avaient été très souvent volés par les intermédiaires dont ils se servaient pour tâcher de corrompre les chefs révolutionnaires. Après la journée du 20 juin, tout le monde faisait de petites tracasseries dans le château des Juileries, et le public en savait bien (Quelque chose.

Dans une lettre adressée au peintre du roi, Boze, avant le 10 août, Vergniaud, Guadet, Brissot et Gensonné donnaient des conseils au roi, ce qui les fit accuser de ! complicité avec la Cour. Joseph Bpze, alors, fut dénoncé pour une négociation entre Louis XVI et plusieurs députés girondins, mais donna des explications si satisfaisantes qu’il fut admis aux honneurs de la séance.

Les Parisiens ne croyaient plus aux serments du roi, qui n’avaient aucune durée et que contredisaient les vétos. Ils appelaient la portion 4vi jïH’fliïi 4es Juilefies réservée îJUx prpnienq,(les de la fî^mille roy^^le « le territoire f^utrichiep », « e territoire de Cptdèntz »• |ls (1) Feuillet de Conches, Louis XYI, Marie-Antoinette et Madame Elisabeth, tome VI.

(2) Georges Cogordan, Le Ministère des Affaires étranç/eres pendant la période révolutionnaire. (Revue des Deux-Mondes, 15 août 1877, p. 222.) (3) Robert, député, disait : « Stanislas Clermont (Tonnerre), pensionné (le |a cour, salarié par un seul homme, pour traîner à sa suite une vie inutile. » (4) Voir, plus haut, Société de 1789, p. 389 et suiv. (5) Publiées par ordre de l’Assemblée législative. Voir la Bibliof/rap/iie de M. Maurice Tourneux, t. I, n’ 360.5, et t. 11, n" 10719.