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dans le salon do la reine, avec Breleuil et Mercy-rii ;enteau, créature de Kaunitz, tous Autrichiens.

Après Gensonné, Brissot dit :

« J’ai dénoncé Texistence du Comité autrichien : je vais prouver qu’il a existé, qu’il existe encore ; je vais appeler la vengeance des lois sur un coupable, la lumière sur ses complices. Il importe de fixer d’abord le caractère de ce Comité autrichien ; ensuite je vous lir^i les pièces qui constatent son existence.

« Qu’entend-on par Comité autrichien ? C’est une faction d’ennemis de la liberté qui, tantôt gouvernant au nom du roi qu’ils trompaient, tantôt dirigeant son ministère, ont constamment trahi le peuple et sacrifié les intérêts de la nation à ceux d’une famille. L’asservissement de ce Comité à la maison d’Autriche est son signe principal, et sous ce rapport il n’est qu’une branche du parti qui domine lii France. Les intrigues de ce parti datent du funeste traité de 1756, traité que nous devons à la perfidie du ministre Kaunitz. Esclaves de ce système autrichien, les Montmorin et Delessart n’ont été tour à tour que des mannequins dont les fils étaient à Vienne : c’est M. Merci (1) qui dirigeait le cabinet de France, lorsque le peuple a renversé la Bastille ; c’est lui qui le dirige encore à présent. Voilà ce qu’on a appelé le Comité autrichien ; c’est, en d’autres ternies, le conseil clandestin qui jusqu’ici a favorisé tous les projets c|es ennemis extérieurs de la Constitution. »

BrissQt fixe les traits caractéristiques du Comité autrichien : « 1" Dévouement absolu à ce que l’on appelle la prérogative royale et aux intérêts de l’Autriche ;

« 2° Nulle alliance avec la Prusse et l’Angleterre, malgré le rapprochement d’intérêts ;

« 3" Indulgence envers les rebelles émigrés ; « 4° Opposition à la guerre d’Autriche, après l’avoir provoquée ; « 5p Projet d’établir deux chambres. » « Les conspirations de ce genre, dit-il, ne s’écrivent pas. » Jl voit les prei^ves de celle-pi dans les correspondances des ministres ; il fait grâce à Montmorin des faits antérieurs an premier juin, et mênie du passeport donn« par Un 4 H reine, sous le nom de madanie de Kprff. U cite nne lettre 4e lui à (I) Voir la Correspondance secrète du comte Mercy-Argenteau avec l’empereur Joseph II et le comte de Kaunitz, par M. Jules Flauirperinoiit, pulDliép dan^ la Collection des documents inédits relatifs à l’ïlistoire de France, gr. iiî-S», Paris, 1889, Trapriinerio nationale.