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Monlmorin, resté conseiller de Louis XVI et de Marie-Antoinette, engagea les généraux autrichiens à s’attacher plus particulièrement à l’armée de La Fayette, afin que « quelque échec honteux fit évanouir ce fantôme constitutionnel » au profit de la vraie monarchie (1). Cependant, les appréhensions des amis de la Révolution se traduisaient non seulement en soupçons, mais presque en certitude. On dénonça au public le Comité autrichien.

Dès avril 1791, les colporteurs criaient dans les rues de Paris « La grande trahison du roi des Français », qui cherchait à s’enfuir. Une lettre de Mercy à la reine fut interceptée et transmise au Comité des recherches de l’Assemblée nationale :

« il faudrait, disait le conseiller de Marie-xVntoinette, faire des sacrifices. .. favoriser les vues du roi de Sardaigne sur Genève et lui céder quelque territoire dans la partie française des Alpes et sur le Var. Il faudrait pareillement céder à l’Espagne quelque terrain du côté de la Navarre, et offrir quelques avantages en Alsace aux princes allemands qui y avaient des fiefs... Mais, le préalable à tout, c’est la fuite du roi... Tout serait perdu si cette mesure manquait (2). » Cette révélation ne fut pas rendue publique. Cependant, elle transpira, et la presse redoubla d’ardeur pour prémunir les patriotes contre les menées de la Cour, que depuis longtemps elle trouvait vraisemblables.

De 1789 à 1793, les Révolutions de Paris ne cessèrent de dénoncer le Comité autrichien^ assemblée de conspirateurs, dont l’Autrichienne Marie-Antoinette est l’âme, qui est prête, avec les émigrés revenant à Paris, à faire un « coup de main », et qui compte à sa tète Montmorin et Bertrand de Molleville.

En 1791, un article de VOrateur du peuple (3) révéla « /e.v horreurs soutej’reinea [sic) et ministérielles du Cabinet OMtrichien des Tuileries., par demandes et réponses. En mai 1792, Carra apostropha ainsi le Gazetier universel, qui niait l’existence du Comité autrichien : « Le fourbe Gazetier universel demande, avec sa niaiserie ordinaire, où est le Comité autrichien qu’il appelle un rêve. Mais ce Comité n’est pas toujours au château ; il est tantôt chez Montmorin, tantôt chez Bertrand, tantôt chez d’autres membres de ce même Comité ; et c’est (1) Lettre datée du 19 mai 1792. put)li6e à la suite do la Correspondanco de Mirabeau avec le comte de Lamarck.

(2) Lettre datée du 7 mars 1791.

(.• ?) Tome VIII : iT 41.