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gicienne. >> Virieu, on le sait, était un des fondateurs du Club des Impartiaux (J).

Le Comité autrichien faisait répandre à profusion, dans tout le royaume, des libelles et des journaux hostiles aux idées nouvelles. Louis XVI lui-même s’en inquiéta, à la suite de la publication d’une lettre écrite confidentiellement par lui au roi d’Angleterre. Il ordonna une enquête contre le Comité autrichien^ qui dirigeait d’une façon occulte k politique de la France, retenait ou communiquait sa correspondance la plus secrète auprès des gouvernements étrangers. Celte enquête ne parait pas avoir eu de suites, et pour cause : la reine elle-même eût été gi-avement compromise.

Le Comité aulriclnen tenait quelquefois nuitamment ses séances à Saint-Denis, à Auteuil, et dans l’intérieur dé Paris. Alors il se rassemblait par portions chez quelques grands personnages. D’octobre 1789 à mars 1790, on découvrit à peu près un complot par mois, ayant des ramifications avec la cour (Augeard, Favras, Maillebois, etc.). Le baron de Besenval appartenait à la coterie autrichienne. Il était l’homme de la reine, l’ex-confident des plaisirs de Trianon. Le comte de Maillebois fit un plan de contre-réyolution. Favras vivait dans l’intimité du comte de Provence. Augeard était secrétaire des commandeïnents de Marie-Antoinette, membre du Club de Valois^ et très probablement du Club monarchique (2). fjC comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur de Vienne à Paris, très dévoué à la royauté et à Louis XVI, conseiller secret, sorte de mentor de Marie-Antoinette, fut compromis par une lettre de d’Estaing, dans le complot pour la tra^nslation du roi à JVletz, désigné comme étant le directeur du Comité autrichien, et obligé de quitter Paris en 1790 à cause des accusations dont il était l’objet. Il savait par Fabbé de Vermond, auquel rien ne pouvait échapper, ce que la reine aurait cherché à lui cacher (3).

Citons encore le comte de la Marck, qui entretint les rapports de Mirabeau avec la cour, le comte de Fersen, le comte de Vaudreuil, Bertrand de Molleville, le ministre Montmorin. Chacun de ces personnages, à des titres différents et par des moyens plus ou moins avouables, soutenait le parti de la cour, apportait son opinion dans (1) Voir, plus haut. Club des Impartiaux.

(2) Voir, plus haut, Club de Valois et Club des Amis de la Constitution monarchique.

(3) Correspondance secrète du comte de Mercy-Arr/enteau avec l’empereur Joseph II et te prince de Kaunitz, Introduction, p. LXXXV. Paris, Imprimerie natio^ ual, 1891.