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Ces prétentions consistaient à peser sur la politique directoriale. Viénot-Vaublanc prononça un discours aux Cinq-Cents ; nous y lisons :

« Mais, représentants, daignez jeter, les yeux sur le maniement du Cercle constitutionnel. J"y trouve cette phrase remarquable : Après une révolution, et sous un gouvernement nouvellement établi, il est rare qu’il y ait encore des clubs ; car une partie des motifs qui les avaient fait établir pendant la Révolution existe encore pour beaucoup de gens : les regrets du passé, la haine du gouvernement et l’espoir de le renverser (1). »

Lenoir-Laroche, qui avait publié un travail intitulé : De l’esprit de la Constitution qui convient le mieux à la France (2), observait, à propos du Cercle constitutionnel et des clubs en général : « Un club contre appelle toujours un oXwh pour ; c’est la loi inévitable des réactions. Qu’on ne demande donc plus pourquoi le Cercle constitutionnel existe ; c’est parce que le club de Clichy n’est point dissous. » Il disait, de plus :

« Les citoyens qui se réunissent au Cercle constitutionnel n’ont d’autre but que de concourir de tout leur pouvoir au maintien de la Constitution, d’autres sentiments que l’amour de l’ordre et l’obéissance aux lois... Point de registres, point de président, point de secrétaires, point de correspondance ni d’affiliations. Lire les papiers publics, et se communiquer ses idées sur des questions qui ont droit d’intéresser tout homme libre : voilà l’objet et la forme de cette Société... »

On voit, par les Réflexions de Lenoir-Laroche, que le Cercle n’avait point d’organisation véritable, qu’il ressemblait à un salon ouvert plutijt qu’à un club dans toute l’acception du mot. II

L’idée des cercles constitutionnels faisait son chemin, et les royalistes les appelaient « Jacobinières (3). » Il en surgit un bon nombre à Paris et dans les départements. Il s’en forma à Blois, à Vendôme, (1) Séance du 3 tlienuidor an V. - Bilj. de la Chambre des députés, reeucilj Bf 146.

(2) Monileur universel de l’an VI, n° 156. (3) Le Thé, ou le Journat des Dix-Huit, n° 71.