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pas. Habile à saisir tous les masques et tous les costumes, c’est lui qui pousse aux excès pour avoir un prétexte de réaction... (1). » Parmi ces moyens d’énergie et ces mesures de sagesse, bien des gens comprenaient la fermeture des clubs, quels qu’ils fussent, favorables ou non au gouvernement directorial. Hello (des Côtes-du-Nord) opina, aux Cinq-Cents, le 20 fructidor an VII, sur les Sociétés s’occupant de questions politiques. Il voulait qu’on exigeât des membres de réunions à former : « Nous, soussignés, déclarons tenir des séances publiques dans tel local, tels jours, à telle heure, à l’effet de nous occuper de questions politiques.

« Nous déclarons que nous avons en cela pour but de concourir au maintien de la République et de la Constitution de l’an III, de nous opposer de tout notre pouvoir au rétablissement de la royauté en France et de toute espèce de tyrannie. « Nous déclarons que tous nos discours, nos écrits et nos actes tendront au maintien de l’ordre, de la paix, au respect pour les autorités constituées et à l’obéissance aux lois. » Copie, en gros caractères, de cette déclaration devrait être affichée dans l’endroit le plus apparent de la salle de réunion (2). Après son retour d’Egypte, Bonaparte confondait, on le sait, les royalistes et les républicains, regardés par lui comm.e des obstacles à ses projets ; il profitait de la lutte toujours existante entre les uns et les autres, ardents ou modérés dans leurs journaux et leurs brochures.

Lui non plus ne voulait pas de clubs. Il n’admettait pas la liberté de la presse, et se promettait bien d’aller plus loin que le Directoire. X

Richer-Sérizy (3), qui avait, en 1795, rédigé avec une certaine verve V Accusateur public ^ pamphlet odieux plutôt que journal, renégat qui attaquait avec violence le parti républicain, et dont les Bourbons furent les protecteurs, lorsque, condamné à la déportation, il s’échappa et s’enfuit à l’étranger, se démenait peu avant le 18 brumaire.

(1) Bib. de la Chambre des députés, recueil fif 146. (2) Bib. de la Chambre des députés, recueil Bf 146. (.3) N’é à Caen eu 1764, mort en Angleterre en 1803, cet ancien ami de Camille Desmoulins fut chargé par les Bourbons, en 1801, d’une mission secrète à Madrid.