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contre-révolutionnaires s’accrut, au lieu de diminuer,’ et en l’an VII, qui était indiqué par beaucoup comme le terme du gouvernement directorial, on se mit non seulement à faire la guerre aux clubs, mais à signaler des livres et des journaux hostiles. Dans les observatfons d’Engerran (1), sur les clubs, aux Cinq-Cents, séance du 9 messidor an VII, ce député remarquait : « Il faut donc que la loi fasse ce que les sociétaires ne voudroient ou ne pourroient peut-être pas faire sans danger, soit pour leurs vies, soit pour leurs propriétés ; il faut qu’elle empêche les émissaires des puissances étrangères, les parents d’émigrés, les chefs de chouans, les ex-nobles, sauf les justes, quoique déjà très nombreuses exceptions admises pour ceux-ci, d’être encore les directeurs des sociétés s’occupant de questions politiques, et d’en faire dans plusieurs endroits des ateliers de crimes et de contre-révolution... (2) » Le Miroir^ par Beaulieu (3), journal paru le 11 floréal an IV, proscrit le 18 fructidor, fut repris le 13 messidor an VII avec cette épigraphe :

« A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. >■> Et il débute ainsi : « La liberté de la presse vient d’être rendue au peuple français ; de plats coquins l’avaient paralysée depuis le 18 fructidor : je reprends la plume. »

C’était un des organes ardents de la contre-révolution. Il n’eut que quarante-sept numéros.

Les Cinq Tyrans ou le Présent et, V Avenir., brochure de 16 pages in-8«, datent de 1790.

«Le royalisme, disait Rollin, dans un rapport aux Cinq-Cents, séance du 16 thermidor an VII, conspire à face découverte, tient ses clubs et ses séances dans des palais, dans des hôtels pompeux... (4). « ... Il vous importe, disait Jean Debry, au même Conseil (séance du 26 thermidor an VII), de développer simultanément tous les moyens d’énergie et toutes les mesures de sagesse ; hors de là, vous manquez votre but, et votre éternel ennemi, le royalisme, ne l’ignore (1) Engerrand, fléputé de la Manche h. la Convention et aux Cinq-Cents, avait pris parti pour les Girondins, même après le 31 mai 1793. (2) Bib. de la Chambre des députés, recueil Bf 146. (3) Claude-François Beaulieu, qui fut principal rédacteur du journal Nouvelles de Versailles, dont le premier numéro parut le 23 juin 1789 et qui prit plus tard le nom à’ Assemblée nationale, où l’on défendait la monarchie tempérée, a été un des premiers membres du Club des Feuillants. (Voir Club des FemUants.) (’») Bib. de la Chambre des députés, recueil B*" 146.