Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/512

Cette page n’a pas encore été corrigée

parricides en ont déjà répandu dans les départemens, et, dans ce moment, plusieurs milliers encore étoient préparées (i). » Dans une lettre écrite par Talleyrand (30 fructidor an V), et adressée à Bonaparte, nous trouvons cette phrase : « Les membres de Clichy et le cabinet de l’empereur (d’Autriche) avaient pour objet commun et manifeste le rétablissement dun roi en France, et une paix honteuse par laquelle l’Italie devait être rendue à ses anciens maîtres (2), »

D’une part, en l’an V, les Clichyens ne cessaient de provoquer des dénonciations contre les généraux, dénonciations lancées par des préposés de la trésorerie, en particulier contre Lazare Hoche ; d’autre part, les adresses envoyées par les armées dénonçaient la « conspiration de Clichy », ainsi que nous venons de le voir, et, sous prétexte d’affermir le gouvernement directorial, Barras, La Réveillère-Lépeaux et Rewbell frappaient des républicains qui leur étaient opposés.

Il parut, en 4797, le Siôge de Paris (m les Deux Conspirations, facétie au sujet des Clichyens (3).

Citons aussi : Conspiration infâme découverte par le Directoire, etc.

— Liste générale et noms des conspirateurs, etc. (4). Hoche était coupable, aux yeux des Clichyens, pour avoir célébré l’anniversaire du 10 août, pour avoir dit à ses troupes : « Avant de déposer les armes, peut-être aurons-nous à assurer la paix intérieure contre des fanatiques et des rebelles aux lois républicaines, qui méditent de rendre la France à l’esclavage dont vous l’avez affranchie pour toujours. — Ils visent à une dissolution sociale... ; mais, j’en suis certain, votre présence et la fermeté du gouvernement suffiront à sauver la Constitution, que je jure avec vous de maintenir. »

Le Club de Clichy n’existait plus, mais les Clichyens, appartenant aux Conseils, s’agitaient toujours, tantôt dans d’autres réunions, tantôt dans les salons.

Durant deux années, le Directoire dut surveiller les Clichyens, ceux qui avaient échappé à la proscription, et ceux qui, nouveaux, s’entendaient complètement avec les royalistes. L’audace de ces (1) Extrait du Message du Directoire aux Cinq-Cents, le 29 fructidor an VU. (2) Mémoires de Thibaiideau, t. IT, chap. 29, p. 297. (3) J5ib. Nat., Lb 42/1477, s. d. Imprimerie de VÊtoile du Soir, in-8" de 8 p. (4) Bib. Nat., Lb 42/1554, in-8" de 8 p.