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belles, le prouvent : toutes les pièces sont rendues publiques. Leurs moyens étoient :

« 1o L’anéantissement de tout esprit public national ; « 2o L’assassinat de tout ce qu’ils appeloient,9ws/)^c/.« de patriotisme, et l’impunité accordée aux assassins par des tribunaux vendus au royalisme ;

« 3o L’extinction des ressources financières de l’Etat ; « 4o L’avilissement du gouvernement et des institutions républicaines ;

« 5o La guerre civile allumée sur divers points de la République ; « 6o La sûreté intérieure détruite et les routes interceptées ; « 7o La misère du rentier, de l’ouvrier, du soldat ; « 8o Enfin l’active fabrication de toutes les lois éversives de la Constitution.

« Ce but et ces moyens ne vous étonneront pas, lorsque vous apprendrez par les pièces authentiques trouvées, que leurs nominations, ordonnées d’avance et réglées par des bureaux particuliers de contre-révolution dans presque tous les départemens, dérivoient d’un plan général, formé, organisé sous le nom de Société des fils légitimes ; société dont une des règles étoit le plus absolu, le plus aveugle dévouement de ses membres aux ordres que leur donnoient des chefs inconnus... (1). »

Le Club de Clichy, définitivement frappé à mort, ne pouvait nier son attache royaliste.

Lemerer et Mersan (2) étaient les intermédiaires habituels par lesquels les agens de Louis XVIII correspondaient avec le Club de Clichy. Évidemment, les Clichyens avaient grandement participé aux menées dont le coup d’Etat du 18 fructidor eut raison. Le Directoire envoya un Message aux Cinq-Cents. Il y disait : « Oui, citoyens représentants, à Paris même se préparait la royale proclamation qui appeloit les François au redressement du trône, qui les invitoit à reconnoître le pouvoir de Louis XVIII, et à espérer dans sa clémence ; à Paris se rédigeoit [sic) les circulaires monarchiques qui dévoient servir de précurseur k la royauté. Des presses (1) En l’ail V, lors des élections, V Association des fils légitimes commanda les nominations au nom de la royauté (Journal de Paris, an VI). Eu ventôse an VI, le même journal publia un article ayant pour titre : Camille Jordan ait.v Fils légitimes de ta Monarchie et de l’Eglise, pour les élections. (2) Lemerer et Mersan furent proscrits après le 18 fructidor. .Mersan fut rappelé après le 18 brumaire.