Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/510

Cette page n’a pas encore été corrigée

avaient le secret du parti, et faisaient agir à Glichy et dans les Conseils, conformément au plan convenu (1). »

La réunion de Gibert des Molières faisait présager un coup politique, résultat de conspirations contre une partie du Directoire. En fructidor (an V), un i)on nombre de Clichyens, collectivement ou individuellement, parlaient d’armer les émigrés et les chouans nombreux que Paris renfermait alors, et de faire cause commune avec eux contre le Directoire. Plusieurs jours avant le 18 de ce même mois, des réunions avaient lieu, non seulement chez Giberl des Molières, mais chez Tronçon-Ducoudray. On proposa, chez ce dernier, l’arrestation de Barras, de Rewbell et de La Réveillère-Lépeaux. Dans un discours, Tronçon-Ducoudray terminait parcette phrase : « Directeurs, la patrie vous censure. >-

V

Le dix-huil fruclidor survint. Le Directoire ferma le Club de Glichy et déporta une partie de ses membres, notamment Dumolard, Gibert des Molières, Tronçon-Ducoudray, sans oublier le vieillard qui avait donné asile aux Clichyens ; Pichegru fut emprisonné, puis envoyé à Sinnamari,

Les journalistes Fiévée, Michaud et Lacretelle furent frucAidonsés, ainsi que les Clichyens les plus connus : Boissy d’Anglas, Villaret-Joyeuse, Willot, Mersan, Lemerer, Lafond-Ladebat, Imbert-Golomès, Camille Jordan, Vaublanc, Murinais, etc.

Dans un rapport présenté par Jean Debry aux Cinq-Cents, le 20 fructidor an V, on lit :

« Des hommes qui n’avoient ambitionné le pouvoir populaire que pour en user contre le peuple, travaiUoient depuis longtemps à l’exécution de cet exécrable projet : la plupart, chef des révoltés de vendémiaire, enhardis par l’impunité, avoient repris le fil de leurs trames ; ils correspondoient plus audacieusement que jamais avec les a-ens du prétendu Louis XVIII : les aveux de l’un de ces agens royaux (Duverne de Praîle) (,s ?c) en font foi. Leurs lettres surprises à Venise, leurs intelligences avec les émigrés et les principaux re- [1]

  1. (1) Gibert des Molières, membre des Cinq-Cents en l’an IV, fut compris dans la loi du 18 fructidor an V (1797) et condamné à la déportation. Mort à la Guyane en juin 1799. — Voir Mémoires de Thibaudeau, t. 11, p. 182.