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lu Club de C’iichy, parce que, dans l’origine, il s’est tenu à Clicliy. « On parle depuis huit jours d’un nouveau Club qui s’établit, dit-on, à l’hôtel de Salin, en opposition avec le Club de Clichy. « On parle aujourd’hui d’un troisième Club qui va, dit-on, s’établir en opposition avec le Club de l’hôtel de Salm... (1). » Ces concurrences faites aux Clichyens ne suffisaient pas pour rassurer le gouvernement directorial, qui s’énervait dans les divisions intérieures. Au lieu de favoriser ceux qui lui seraient utiles, aux dépens de ceux qui le combattaient, ou qui, du moins, le soutenaient mollement, il prit une mesure attentatoire à la liberté de réunion, avec le concours des deux Conseils ; il s’attaqua à tous les Clubs en général, il visu des cercles et des salons fréquentés.

Le 6 thermidor (24 juillet) les Cinq-Cents votèrent l’interdiction provisoire de « toute Société particulière s’occupant de questions politiques ». Les Anciens sanctionnèrent ce vote, et le Journal de Paris imprima, sous la rubrique Clubs :

« Pastoret vieut de faire un discours excellent contre les Clubs ; ce discours est nourri, nerveux, pressant, victorieux. Tout ce qu’il dit s’applique également à Clichy et au Cercle constitutionnel. Il n’y manque qu’une chose, c’est de rassembler les arguments qui s’élèvent particulièrement contre Clichy, et qui renforcent, relativement à ce Club, les argumens communs à tous les Clubs. Il pouvoit montrer qu’il étoit plus contraire à la Constitution qu’aucun autre, 1° par ce que pour en être, il faut être député, et que la Constitution défend, article..* d’imposer aucune condilion d’t'digibilité, etc.. (2). » Tout portait à croire que le Directoire chercherait à empêcher les Clichyens de se réunir, parce qu’ils devenaient dangereux, soit qu’ils s’assemblassent comme Club ostensible, soit qu’ils délibérassent d’une façon latente ou presque secrète.

ft Non contents de leur réunion de Clichy, les royalistes en avaient une moins publique chez Gibert-Desmolières. On assurait qu’elle était composée d’un député de chaque département, et que, pour centraliser son action et mieux dissimuler sa marche, elle avait imaginé de nommer un comité de quarante membres qui s’étaient réduits successivement à vingt, et de vingt à neuf individus qui (1) Journal de Pdris, uuiuéfo du 19 juin 1797. — Voir, plus basj Club de Salm. {I)- Journal de Paris, numéro du 25 juillet 1797. — Pastoret fut désigné pour la déportation, quelques jours après. Ses sentiments royalistes n’étaient ignorés de pcrîfonuc. ’ *