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et quand il leur reprochait la protection accordée aux émigrés et aux prêtres (1). En 17,97, Lally-Tollendal publia une Défense des émigrés français adressée au peuple.

L’homme de loi Dumolard portait ombrage à Bonaparte, principalement, et le général envoya des adresses de tous les corps de l’armée, ofticiers et soldats, au Directoire : il y parlait des calomnies des journaux royalistes, qualifiait de « tas d’atrocités » la motion de Dumolard ; il disait :

« Citoyens directeurs, il est imminent que vous preniez un parti : si vous avez besoin de forces, appelez les armées. La cour de Vienne traîne en longueur les négociations, pour attendre la décision de votre crise intérieure. Si vous voulez la paix, faites briser les presses des journaux de Louis XYIII, des journalistes vendus à l’Angleterre, et fermer le Club de Clichy (2). »

Le Moniteur universel reproduisit en août des adresses de l’armée d’Italie au Directoire contre les conspirateurs du Club de Clichy, « qui tentent d’ôter au gouvernement la considération dont ses victoires l’ont investie, et tous les moyens de faire subsister les armées (3). »

En 1797, les Clichyens composèrent. le bureau des Cinq-Cents avec leurs créatures. Pichegru fut président. Vinrent ensuite Dumolard et Henri de Larivière, préféré au général Jourdan ; Henri de Larivière, ancien membre de la commission girondine des Douze qui défendait tous les complots royalistes et se signalait par ses excès révolutionnaires.

Hs s’étaient bientôt relevés de l’espèce d’étourdissement qu’ils avaient éprouvé en mai de cette année. Et toujours ils se montraient amis des royalistes, tout en ne combattant pas la Constitution de l’an III, mais en profitant de l’art. 301 de cette Constitution portant « qu’aucune assemblée de citoyens ne peut se qualifier de société populaire. » Ils ne se regardaient pas comme formant une société populaire ; loin de là, ils s’élevaient, disaient- ils, contre les crimes de la Révolution.

« Ils s’efforçaient dans des pamphlets d’intimider les hommes faibles, et de déconsidérer les plus courageux dans le parti constitutionnel. Ils avaient de l’opiniâtreté, restaient unis et ne disséminaient (1) Moniteur universel de l’an V, u" 154. (2) Adresses du 12, du 27-28 messidor (13 et 16 juillet 1797). ( :j) Moniteur universel, août 1797.

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