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Dans des notes, Bonaparte se répandait en menaces contre les membres du Club de Clichy, et les apostrophait ainsi : <( Mais, je vous le prédis, et je parle au nom de quatre-yingt mille soldats, le temps où de lâches avocats et de misérables bavards faisaient guillotiner les soldats est passé, et, si vous les y obligez, les soldats d’Italie viendront à la barrière de Clichy avec leur général : mais malheur à vous ! »

Bonaparte dit encore : « Je vois que le Club de Clichy veut marcher sur mon cadavre pour arriver à la destruction de la République. » Il demandait qu’on fermât le Club de Clichy (1). La proposition de Dumolard fut renvoyée à une commission. Elle avait été concertée avec quelques Clichyens. Duverne de Presle désignait, d’ailleurs, la Société de Clichy comme dévouée à Louis XVIII et composée de ses partisans (2).

De son côté^ Mallet du Pan revendiquait l’honneur d’avoir inspiré la motion de Dumolard. « On lut mes lettres," a-t-il écrit, avant de les répandre, on décida de lancer la bombe. De là les motions de Pastoret et de Dumolard : vous avez vu que ce dernier n’a fait que paraphraser mes lettres (3). »

Dans la deuxième déclaration de Duverne de Presle ou Dunant., annexée au registre secret du Directoire exécutif ( l 1 ventôse an Fj, on lit :

« Nous ne connaissons pas les membres du Corps législatif qui sont de notre parti. Lemerer et Mersan étaient nos seuls intermédiaires ; mais les autres sont les membres de la réunion de la rue de Clichy, ou du moins la plus grande partie de ceux qui la forment... » IV

Cette réunion, répétons-le, avait ses meneurs et ses dupes. Les dupés n’y voyaient pas de royalisme ; ils avaient quelque peur, et les meneurs ne négligeaient rien pour entretenir et fortifier les membres du Club, surtout au moment où le député Hardy fit une sortie contre eux, en déclarant qu’il les trouvait dignes des éloges qu’en faisait Louis XVIII,

[1]

[2]

[3]

  1. Lanfrey, Histoire de Napoléon, t., passim,
  2. Moniteur universel de l’an V, n" 353.
  3. Mallet du Pau, Mémoires, t. II, p. 313, !«’ juillet 1797.