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nant la fermeture de plusieurs réunions ou Sociétés politiques dont l’organisation et le régime lui ont paru mettre la République en danger.

« Impassible comme la loi, dont l’exécution lui est confiée, il a dû envelopper dans les mêmes mesures, et celles de ces réunions où l’on professe ouvertement le royalisme, et celles où, sous les debors fallacieux d’une popularité apparente, quelques hommes immoraux et consumés d’ambition s’efforcent d’égarer les citoyens de bonne foi qui s’y rendent.

«... Partout où le Directoire ne voit pas des républicains sincères, il voit des royalistes : il démêle le même principe, il aperçoit les mêmes résultats, il reconnaît les mêmes ennemis, et dans ceux qui marchent directement à leur but contre-révolutionnaire, et dans ceux qui tendent au même point de la circonférence, en prenant en apparence une route diamétralement opposée (1). » La faiblesse du Directoire augmenta l’audace des Clichyens, s’élevant contre les pourris^ contre les mouches de Bairas, — police particulière de ce Directeur.

Dans le Club de Clichy, « la majorité était menée par un comité secret, qui, sous les dehors de l’humanité et de la justice, travaillait à organiser la contre-révolution. Les mauvais effets qui résultèrent de ce conciliabule, même après qu’un très grand nombre de membres du Corps législatif, qui s’apperçurent qu’ils étaient trompés, s’en furent retirés, furent incalculables ; il pervertit l’opinion publique, en^ couragea les écrivains contre-révolutionnaires, de toutes les nuances, et principalement les journalistes, qui ne conservèrent plus ni pudeur ni retenue... (2). »

Les royalistes redoublèrent de zèle en faveur du prétendant (Louis XVIII).

Il s’établit à Paris « un bal où on ne pouvait être admis qu’en faisant preuve d’émigration, ou que l’on était de familles jadis présentées à la Cour, et où l’on se qualifiait hautement des titres proscrits par la Constitution (3). »

Alors, des toasts militaires furent adressés au Directoire : « Qu’il anéantisse les contre-révolutionnaires ! — A la réémigration des émigrés rentrés ! — A la destruction du Club de Clichy ! » (1) Bib. de la Chambre des députés, recueil BMiô. (2) Histoire du Directoire constitutionnel, etc., par un ex-Représentant du peuple, Paris, an VllI, p. 49.

(3) Idem, p. 51.