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publiques ; ils ne se retiraient pas avant minuit (1). » Buzot demeurait quai Malaquais, n" 3.

Ils préparaient les discussions pour l’Assemblée nationale. Chaumette, au procès des Girondins, reprocha à Valazé « d’avoir tenu des conciliabules nocturnes. »

Marat dénonça (21 mai) leur complot liberticide. Il parla, pour le prouver, d’un billet envoyé à Lacaze par Dufriche-Valazé, billet ainsi conçu :

« A la Convention nationale^ à dix heures du maiin^ avec le plus de collègues qu’il se pourra. »

Il donna à la. réunion le nom de « Directoire des hommes d’État de la faction liberticide. » Hébert accusa Roland de vouloir corrompre tous les écrivains à prix d’argent, et madame Roland d’avoir voulu acheter sa feuille, le Père Duchêne. En réponse à Marat, "Valazé disait :

« On ne nous défendra pas sans doute des conférences amicales, surtout lorsqu’elles ont pour but de déjouer des complots atroces. » Ces« conférences amicales» s’inspiraient de madame Roland, dont le salon, dont nous parlerons, était semi-officiel. Salles (Jean-Baptiste) avait naguère, dans l’Assemblée constituante, parlé contre l’abolition des formes monarchiques, et déclaré : « On me poignarderait plutôt que de me faire consentir à ce que le gouvernement passât entré les mains de plusieurs... » Valazé (Charles-Eléonor Dufriche de), maire d’Essai, dans le département de l’Orne, avait été lieutenant dans le régiment d’Argenton, était revenu dans ses foyers, s’occupait d’agriculture, quand on le nomma député à la Convention. Il était donc un homme nouveau en politique.

Mais Brissot, Guadel (2), Gensonné, Buzot et Salles avaient déjà siégé à la Constituante ou à la Législative. Barbaroux avait été député extraordinaire de Marseille à la Législative et affilié aux Jacobins. Chambon, on le sait, était maire de Paris en décembre 1792. MoUevault était maire de Nancy, lors de l’insurrection de la garnison en 1790. Lacaze entretenait une correspondance antijacobine avec Valazé.

(1) Desgenettes ’(René-Nicolas Dufriche) a laissé des Souvenirs de la fin du dix-huitième siècle. 11 était neveu de Valazé, et devint baron après s’être distingué comme médecin militaire en Italie, en Egypte et dans les campagnes de l’Empire, (2) Guadet demeurait dans la rue du Faubourg-Saiut-llonoré, n" 30.