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Dans I9, séance du 27 avril 1792,’ présidée par Lasource, au Club des Jacobins, Daubigny (1) déclara :

« Nous avons h vous dénoncer des faits qui se sont passés à l’assemblée du corps électoral. Vous savez, Messieurs, qu’il faut être ennemi de la patrie pour être admis au Club de la Sainte-Chapelle. Ainsi vous n’êtes pas surpris que les membres nombreux (car ils étaient près de huit cents) de ce Club aient nommé accusateur public M. Duport^ l’ex-ministre (2). En vain avons-nous réclamé contre cette nomination ; en vain avons-nous représenté que la responsabilité pesait sur sa tête, que des malversations lui étaient imputées. Nous fîmes les mêmes réclamations contre le président de l’Assemblée, M. Cahier de Gerville : celui-ci écumait de rage ; il sortit même de sa place. Mais nous n’avons pu l’emporter sur ceux de la gaiqte-Chapelle, forts de leur nombre, tandis que nous ne comptions de notre côté que cent trente membres. Il ne nous reste de parti que celui de nous adresser à l’Assemblée nationale. » Assurément, les deux listes que nous avons reproduites, la j^vqm’ière in-exteuso, la seconde incomplète, tout en indiquant quarante-deux électeurs de cantons suburbains, contenaient des noms de personnes qui ne persévérèrent pas dans les vues du Club de la Sainte-Chapelle ^ de personnes qui réclamèrent, parce que la réunion était signalée comme réactionnaire depuis sa formation, comme rcyp-liste après le 10 août 179 :2.

Le sieur Renouard, en août, réclama contre l’insertion de son nom (3).

Beaumarchais déclara n’avoir jamais paru au Club de la Sainte-Chapelle, et il écrivit au rédacteur du Moniteur : « J’apprends, Monsieur, que mon nom, comme électeur, est imprimé dans les listes de ceux qui ont été au Club de la Sainte-Chapelle.

« Je déclare que, de ma vie, je n’ai mis le pied dans aucun club. On m’a vu à la Commune, lorsque j’y étais député de ma section, et à (1) J. L. Marie ViUain Paujjiguyj aucieu procureur au Parleilleut de Paris et ami de DaiUop, déporté aux îles SeycheHes après l*explosion de la. machine infernale, uiourut dans ces îles en 1808i

(2) Duport-Dutertro, garde des sceaux depuis le ^0 noveiribre 1790 jusqu’à la constitution du ministère girondin en 1792, fut accuse d’avoir attenté à la liberté de la presse.

(3) Moniteur universel, numéro du 26 août 1792.