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sive, inextinguible de la parole, cette exaltation, enfin, qui faisoit que des Électeurs, que des patriotes s’emportoient malgré eux, au point de troubler l’Assemblée. Les admettre, en admettre un seul, eût été s’exposera retomber dans Tinconvénient qu’on vouloit éviter ; on n’en reçut aucun. On a vu la cause de l’abandon du local ; on voit la cause de la séparation des membres.

« La salle où nous étions étoit trop petite pour le nombre d’Électeurs qui aftluoient ; on nous proposa, comme plus convenal)le, l’église de la Sainte-Chapelle. Messieurs de la Section de Henri IV, qui y tiennent leurs assemblées, voulurent bien nous l’offrir, et dès le lendemain, vers le 22 septembre, on s’y installa, des cartes furent distribuées, l’on n’admit de nouveaux candidats que ceux qui étoient présentés par deux de ses Membres.

« Le jour suivant, M. Calhières de l’Étang monta à la tribune pour dénoncer à l’Assemblée la division du Corps Électoral, la réunion de la majorité, où ? disoit-il, dans un caveau, dans une cave, sans chandelle, pour opérer des miracles ! Il assaisonna sa dénonciation de toute cette chaleur qui lui est propre et de tout le ridicule qu’il put trouver. Cette question n’eut aucune suite. Les discussions à la Sainte-Chapelle se continuèrent dans le même calme ; quelques nominations s’ensuivirent... inde iric.

« C’est ici que commence la persécution, c’est ici qu’a éclaté une explosion qui a retenti dans tous les cafés, dans toutes les Sociétés, dans tous les clubs, etc. On a dit, on dit encore que tous les Électeurs réunis à la Sainte-Chapelle sont des aristocrates, des mauvais citoyens, des ministériels, des gens payés par la liste civile ; c’est de ce moment que, dans l’Assemblée Électorale, on a vu des Électeurs s’oublier au point de jurer, de menacer, de frapper, de parler en montrant les poings, de provoquer, et le tout, parce que la majorité des Électeurs n’a point voulu être menée par une minorité qui étoit d’accord sur des candidats, et qui seroit devenue la maîtresse de faire seule tout ce qu’elle auroit voulu.

« Il est tems de répondre aux deux plus fortes objections que fasse le Club de l’Évêché.

« Pourquoi n’avez-vous pas voulu nous admettre ? Pourquoi n’admettez-vous personne à vos séances, pendant que les nôtres sont publiques ?


« On a déjà répondu à la première objection : on vouloit, à la Sainte-Chapelle, une discussion calme, par des citoyens calmes ; or, nos collègues de l’Évôché sont des Citoyens, mais ils ne sont point calmes. Ceci n’est point une injure, c’est une vérité ; or, il résulte, et