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32 LES CLUBS CUNTRE-RÉVOLUTIONNAIRKS

oubliés, certains ont acquis, par la suite, une grande célébrité. Citons La Fayette, Talleyrand, Sieyès, Biron, Bergasse, Bougainville. Chamfort, Condorcet. les Lameth, etc. Sieyès y présenta Montlosier. « C’était le seul club peut-être où la similitude des opinions ne fôt pas une condition rigoureuse d’admission (1) », selon le chancelier Pasquier.

Assurément, dès son origine, le Club de Valois n’aflicha pas des idées rétrogrades, et, parmi les hommes de lettres ou les savants qui s’y trouvèrent, on peut dire que la majorité suivit le mouvement philosophique et scientifique de la iin du dix-huitième siècle. A ce point de vue, il forme une sorte de transition entre les sociétés purement littéraires et celles qui se livrèrent presque exclusivement à la politi (}ue ; il prélude aux assemblées militantes. Ce club tenait, à la fois, de la simple réunion de personnes qui voulaient jouir des plaisirs de la conversatioji, se distraire en commun, et de la réunion choisie de membres de l’Assemblée nationale, en dehors de l’enceinte politique ; de députés « ne payant aucune rétribution », comme membres, ainsi qu’on le veri’a par les détails donnés dans V Almanach reproduit ci-dessous.

Au fond, l’opinion royaliste dominait. « Je passais ma vie au Club de Valois, dit le chancelier Pasquier, club composé, en grande partie, d’hommes partageant mes opinions et avec lesquels j’échangeais mes tristes appréhensions (2) »... « Notre réunion de Valois... a eu cela de remarquable que, pendant les quatre années de sa durée, des querelles assez vives ont eu lieu dans son sein, et par suite des propositions de duel assez facilement accommodées, mais qu’il n’en est sorti, ni pendant, ni après, aucun acte qui ait compromis aucun de ses membres. On s’y disputait sur la foi des gentilhommes, et lorsque, durant le règne du Comité de sûreté générale, la liste des abonnés fut demandée comme très propre à servir d’élément à celle des swspects, elle se trouva perdue, et ne fut suppléée par la mémoire d’aucun des domestiques de l’établissement (3). » L’existence du Club de Valois a été de trois années environ, 1789, 1790, 1791. Le chancelier Pasquier, seul, lui donne quatre années . d’existence.

Sa disparition ne lit pas de bruit. Les politiques l’avaient négligé pour se rendre plus assiduement à d’autres clubs, ce qui le transfor- [1]

  1. {) MéDioires du chancelier Pasquier, l. î, p. til), in-S", l’aris, l.SOo. {■2) Mémoires du chancelier Past/uier, t. T, p. 12. {’•]) Mémoires du chancelier Pasf/uier, t. I, p. 75.