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« motiver l’emploi ; que plusieurs de ses membres ont été saisis porleurs d’armes à feu, et ont menacé d’en faire usage, même contre la « Garde nationale placée pour leur sûreté ; que par cette conduite ils « cessent d’être dans le cas de réclamer l’application des termes de « la déclaration des droits ; que la voie publique est obstruée, les maice sons inquiétées, le repos troublé par la troupe même qu’il faut employer, etc. ; fait défense à ladite Société, connue sous le nom de « Salon français, de s’assembler, à l’avenir, dans la maison de la rue « Royale, butte Saint-Roch, n" 29. »

« Cette sentence a été signifiée au principal locataire, portier, membres de la Société qui auraient pu s’y trouver ; et le lendemain, samedi 15 au soir, il n’y avait plus d’attroupement. « Je finirai en répétant que la Garde nationale s’est conduite, dans toute cette affaire, avec une raison, un courage, une patience, une sagesse qui ajoutent encore à tous les droits qu’elle a déjà si bien acquis, au respect, à la confiance, à l’estime, à l’amour public. » (Cet article est de M. Peuchet) (1).

En même temps, le Moniteur du 17 mai 1790 faisait des observations qui semblaient atténuer l’attitude du club incriminé par le Tribunal de police :

« Les attroupemens qui ont eu lieu pendant plusieurs jours dans la rue Royale, butte Saint-Roch, sont entièrement dissipés ; les citoyens voisins de la Société qui s’y était établie sous le nom de Salon français^ et qu’elle tenait dans de continuelles inquiétudes, ont obtenu du département de police qu’elle fût supprimée. Nous donnerons demain les détails circonstanciés des motifs qui ont déterminé ce tribunal à un procédé qu’il a jugé lui-même porter atteinte à la liberté publique. « 

Mais si, le 15, il n’y avait plus d’attroupements populaires dans la rue Royale, les monarchistes protestaient. De là, une « Lettre de M. de Gouvion (2), major-général de la Garde nationale, à M. Railly, le prévenant de la réunion illégale que se proposent de tenir, dans leur ancien local de la rue Royale, les membres du Salon français (16 mai 1790) (3). »

(1) Jacques Peuchet, administrateur de la Commune de Paris, se rapprocha des monarchistes après les journées des 5 et 6 octobre 1789. Il fut proscrit pour ses opinions royalistes après le 18 fructidor an V. Il a contribué puissamment à la création du Moniteur, où il travailla toute^ sa vie. (2) Jean-Baptiste Gouvion, colonel au moment de la Révolution, fut député de Paris à la Législative. Ami de La Fayette.

(3) Copie, Bib. Nat., Mss., fonds français, n» 11697.