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CLUB DES FEUILLANTS
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pour être autorisé à requérir un commissaire civil d’assister aux séances. Il déclarait : « Deux cent soixante-quatre députés et environ huit cent quatre-vingts autres citoyens qui ont prêté le serment civique, et payé leurs impositions, composent, pour le présent, bette Société dont tpus les membres sont prêts à mourir pour la Constitution (1). » Chéron avait tenté d’organiser la résistance (fin novembre 1701) contre le décret sur les prêtres insermentés. Le maire Pétion répondit le même jour (^1 décembre 1791) à M. Chéron :

(( ... Au moindre tapage, faites avertir la garde, et ’elle s’empressera de rétablir l’ordre ; écrivez un mot au commissaire de la section, et il se rendra aussitôt ; écrivez à un administrateur de police, et il se rendra aussitôt. Si le commissaire consent volontairement à se trouver, même tous les jours, à vos séances, que son temps le lui permette, rien de niieux, je suis très éloigné de m’y opposer ; mais je ne » peux pas lui en imposer l’obligation ; je ne peux pas lui dire qu’il se rende à votre réquisition. Si chaque Société demandait un commissaire, voyez dans quel embarras nous nous trouverions : à peine sont^ils en assez grand nombre pour faire avec exactitude le service du spectacle.

« Signé : Petion (2). »

Non seulement il se fit du tumulte chez les Feuillants, le 21 décembre, mais le 23, d’après un procès-verbal envoyé au maire par le commissaire de police, les citoyens des tribunes se plaignaient» d’avoir été provoqués par un membre de la Société, iet de ce que plusieurs membres étaient armés et affectaient de provoquer en duel (3). Les citoyens des tribunes accusaient les Feuillants de professer des principes anti-constitutionnels.

Point de désordres le 24 ni le 25.

Le 26 du même mois, M. Chéron écrivit une autre lettre au maire de Paris. On y lit :

’« Notre devise renferme tous nos principes ; la Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution. C’est la vôtre, sans doute, monsieur, et celle de tous lès François qui ont le parjure en horreur et veulent le salut de leur pays. » Il terminait : « Devise effrayante pour les partisans de l’ancien régime et les faux amis du nouveau. » (1) Le 21 décembre 1791.

(2) Bib. Nat., imprimé Lb 39/56.31.— Pétion était membre du Club des Jacobins. (3) Bûchez et Roux, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XII, p. 349.