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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
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que temps, plusieurs personnes qui ont concouru à lascmion^ qui se plaçoient ordinairement parmi nous, à une extrémité de la salle [de l’Assemblée), ont pris le parti de se mettre dans un des bas-côtés. De là, ces messieurs régnent ; ils font entendre leurs volontés au président. Hier, ils ont fait signe à la partie droite [les noirs) de se lever^,, et, en effet, nous avons remarqué que la partie droite du président {les deux cens (sic) quatre-vingt-dix protestateurs) qui, depuis un mois, s’étoit abstenue scrupuleusement de voter, s’est levée presque toute entière ; sans elle, nous l’eussions emporté. » Il s’agissait du décret sur, d’autres disent contre la liberté de la presse (1). Attaqués par les Feuillants, les patriotes engagèrent avec eux une polémique assez vive. On lit, dans la Réponse de M. Chas à M. Carra, un des auteurs des Annales patriotiques et littéraires (2), l’apprécia-, tion passionnée des malheurs causés par les journalistes révolutionnaires et par les clubs autres que celui des Feuillants, composé « d’hommes honnêtes », suivant le Babillard :

« Plût à Dieu que le législateur eût le courage de créer une loi pour chasser tous ces journalistes vils et stipendiés, et pour détruire ces clubs anti-sociaux qui usurpent les droits de l’autorité et entravent tous les pouvoirs. Tant que ces sociétés existeront, nous n’aurons ni Constitution, ni paix, ni liberté. C’est de ce volcan que partent les foudres qui embrasent la France.

« {En note) : Je ne parle point de la Société séante aux Feuillants, les membres qui la composent sont les véritables défenseurs de la-Constitution et les amis de la paix. J’y vois réunis les vertus, -les lumières, les talens et la pureté du patriotisme. Je sais que dans la Société séante aux Jacobins il y a des citoyens instruits, sages et prudens ; mais j’y vois aussi, malgré le scrutin épuratoire, des hommes sans conscience et sans mœurs, des politiques ignorants et stûpides, des motionnaires séditieux, des déclamateurs forcenés, et des républicains féroces (3). » ’

Il n’avait pas encore été tracé un tableau aussi exagéré, aussi injurieux de la Société des Jacobins.

Ceux-ci avaient beau jeu, d’après la réalité des faits qui se produisirent et dont l’opinion publique se préoccupait. Les Feuillants, commfe Barnave, s’intéressaient à la reine (1791), (1) Annales patriotiques de Carra, du 29 août 1791, n» 696. (2) Brochure in-S» de 16 p., Pai’is, 14 septembre 1791. (3) Bib. de la Chambre des députés, recueil, t. LXII Bf-- 222.