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INTRODUCTION

elle fait comprendra la rapidité avec laquelle les événements modifient les caractères sans principes fixes, agissant avec légèreté ou par ambition.

Il est fâcheux que le temps ait fait disparaître des documents, des traditions, à plus forte raison des actes officiels permettant de retracer l’histoire complète des clubs contre-révoliUionnaires à Paris pendant la Révolution. Les Archives de la préfecture de police n’existent plus, et c’est grand dommage ; elles devaient être précieuses.

Nous espérons que notre travail, fruit de consciencieuses recherches, présentera un intérêt véritable à nos lecteurs. Il est bon que Ton connaisse les tentatives de toutes sortes qui ont été faites pour entraver les élans du peuple français et le ramener à l’ancien régime. Il importe aussi que l’on suive les errements des politiques de lutte, tantôt révolutionnaires à outrance, tantôt modérés, tantôt réactionnaires sans vergogne, et que l’on puisse établir une différence entre les hommes convaincus et les ambitieux effrénés de la grande époque, à laquelle ils ont donné un dénouement militaire.

Les dépôts publics, les collections particulières, les journaux et les mémoires aident à reconstruire, dans la mesure du possible, les différentes réactions qui se sont produites de 1789 à 1804. La Bibliothèque nationale et celle de la Chambre des députés renferment des trésors dans lesquels nous avons largement puisé, ainsi que dans les Archives nationales. Nous n’avons négligé ni les brochures, ni les petites pièces^ ni les affiches, ni les estampes se rapportant à notre sujet, sans oublier que nombre d’historiens ont dédaigné de consulter ces détails, sous un prétexte vain, parce que, disent-ils, il faut suspecter les témoignages des contemporains. Nous pensons que les faits parlent d’eux-mêmes : les passions des acteurs du drame révolutionnaire ne défigurent pas plus la vérité que les opinions de parti pris, que les jugements rendus sans entendre les témoins à charge et à décharge, que les diatribes ou les apologies qui surgissent après coup.

Au reste, ce sont les documents de toute sorte qui nous ont passé sous les yeux, quant aux clubs contre-révolutionnaires de Paris, que nous exposons ici, et qui, selon nous, tiennent une large part dans l’histoire, en indiquant l’état de ]’o|tinion publique au jour le jour.