Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/349

Cette page n’a pas encore été corrigée
CLUB DES FEUILLANTS
339

d’aoùL 1791. Et cependant leur influence allait s’amoindrissant. « Les Feuillants commencent à jouer de leur reste », écrivait Dusaulchoy (1).

En même temps, leurs .partisans se permirent de critiquer leur façon d’agir, de leur donner des conseils pour arriver au grand public et pour ne pas rester en arrière des clubs rivaux les plus fréquentés.

Un journal du Palais-Royal et des Tuileries, rédigé par Esmenard, monarchiste, et déjà plusieurs fois cité par nous, les critiquait, imprimait ces lignes :

. « On parle beaucoup de la Société deg Amis de la Constitution, sécante aux Feuillans. On se plaint avec raison de ce qu’une assemblée où se réuAissent 400 députés et tout ce qu’il y avait d’hommes honnêtes, éclfiirés, vraiment patriotes, dans le Club des Jacobins, ne publie pas le résultat de ses séances. Plusieurs personnes désireraient que le public y fût admis, ou du moins qu’il fût instruit par un journal des délibérations qu’on y prend. On sait que la révision des décrets doit y être discutée au premier jour. Cette matière est d’un intérêt universel, et l’opinion de la Société ne peut être indifférente. Les Jacobins publient la liste vraie ou fausse des clubs dont ils ont conservé la correspondance ; mais puisque le plus grand nombre a demandé raffîliation à la Société des Feuillans, celle-ci devrait bien faire connaitre les véritables amis de la Constitution et des lois (2). » D’autres journaux, de nuances diverses, s’occupaient toujours de la scission, constataient les phases de la lutte et ne manquaient pas de montrer combien les Jacobins déployaient d’activité afin de l’emporter sur les Feuillants qui les avaient quittés, et dont ils se p’assaient. »

Contrairement à ce que prétendait le Babillard sur le nombre des affiliés aux Feuillants, la Chronique de Paris se plaisait à constater : « ... Les Feuillants vont rentrer dans le sein maternel et se i( !Joindre aux Amis de la Constitution et de l’étroite observance, et les Feuillants se trouveront réduits à cette mincjrité de noblesse qui avait corrompu les Jacobins pour y dominer et avait voulu les perdre depuis quelle n’y dominait plus... (3). »

(1) Révolutions de France et <le ISrahant, n" 87, p. 15 et .suiv. (2) Le Babillard, du 2 août 1791.

(.3) Numéro du 14 août 1791. La Chroni(/ue de Paria parut depuis le 24 août 1780 jusqu’au 23 août 1793.