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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
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journaux modérés leur prêtèrent assistance, ne leur ménagèrent pas les réclames, comme on dirait aujourd’hui., La Gazette nationale^ favorable aux Feuillants, inséra la déclaration suivante :

« La Société des Amis de la Constitution séante à Châlons, département de la Marne, déclare qu’à compter de ce jour^ elle n’entretiendra plus de correspondance avec aucune Société de l’empire, si, ce n’est avec la Société des Amis de la Constitution, séante aux Feuillans, et les autres Sociétés qu’elle considérera comme lui étant affiliées (1). »

D’autre part, la Société des Jacobins d’^Effiat déclara qu’elle restait avec la Société-mère ; celles de Chartres, de Brest, de Dieppe, de Sezanne, de Beaugency, de Poitiers, de Lesparre, d’Aire, de Lyon et d’Orléans, opinèrent de même. La Société de Strasbourg- décida qu’elle correspondrait et avec les Feuillants et avec les Jacobins (juillet 1791).

A la fin de juillet, la Société de Riom annonça aux Jacobins qu’une partie de ses membres avait arrêté de correspondre avec les Feuillants, et que, alors, les vrais Amis de la Constitution s’étaient retirés dans la maison des Génovéfains et priaient les Jacobins de correspondpe avec eux (2).

Il paraît que la propagande feuillantine outrepassait de justes bornes. Vavin, architecte, écrivit qu’il rétractait formellement sa signature apposée à la déclaration des Feuillants, qu’on lui avait présentée chez un limonadier, sans lui donner le, temps de la lire. VU

De graves accusations furent portées contre ces modérés qui s’entendaient avec le monde officiel, ou du moins qui trouvaient des appuis dans les fonctionnaires du gouvernement, humbles ou élevés. « On sait maintenant, imprimait, le 31 juillet, le Patriote Francah^ et ce fait est certain, que c’est M. Delessart (3) qui a payé les frais des courriers extraordinaires envoyés par les Feuillants pour tromper tous les départements. »

Les Feuillants participèrent à la diplomatie à partir du mois (1) Gazette nationale, du 27 juillet 1791. (2) Sçance du mercredi 27 juillet, au Club des Jacobins. (.’}) Ministre de Tintérieur jusqu’au 30 novembre 1791.