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CLUB DES FEUILLANTS
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celle-ci éprouverait des défections. Mais les choses tournèrent à leur désavantage.

Le Courrier de Gorsas (1791, n" V, 5 août) annonça : « Sociélé des Feuillans.

« La Société des Feuillans ayant arrêté qu’on ne pouvoit pas appartenir en même temps à la Société séante aux Jacobins, plusieurs membres se sont retirés ; de ce nombre sont MM. Kervelegan (1), Buzot, Anthoine et l’évêque de Blois (2), etc. (Ils étoient en même temps des deux Sociétés.) Ce qui les a encore déterminés à prendre ce parti, est le résultat du scrutin épuratoire, au moyen duquel la Société des Jacobins se trouve complètement purgée. » Ce fait est rapporté aussi par Carra (3). . Aux Jacobins tentant une réconciliation, les Feuillants répondirent qu’ils n’admettraient parmi eux que les Jacobins qui accepteraient leurs nouveaux règlements. Or, nous le savons, un des articles de ces règlements interdisait de recevoir quiconque n’était pas « citoyen actif », ne payait pas d’impôt direct. C’est alors que, selon la motion de Robespierre, les Jacobins adressèrent à leurs correspondants de province une adresse établissant que la scission entre les deux clubs provenait de l’exclusion des « pauvres « par les Feuillants. Un règlement nouveau des Jacobins épura et réorganisa leur club, qui prit une extension de plus en plus considérable. En août 1791,1e Courrier de Gorsas proclamait le triomphe des Jacobins, auxquels les Feuillants « éclairés enfin » se rendaient en grand nombre, comme on l’a vu par la comparaison de la première liste avec la deuxième (4).

« Les Feuillans sont presque entièrement abandonnés, remarquait le Patriote Français. Les chefs du schisme n’y reparoissent plus, les meilleurs patriotes se sont réunis aux Jacobins, et il faut espérer qu’avant peu de temps on se souviendra à peine qu’il a existé un schisme (5). »

Néanmoins, les dissidents eurent encore un regain de succès, à cause de leurs relations avec l’autorité municipale de Paris. Plusieurs (i) Constituant ; plus tard conventionnel, membre du conseil des Anciens, des Cinq-Cenis et du Corps législatif.

(2) L’abbé Henri Grégoire, évêque constitutionnel de Blois. (3) Annales patriotiques.

(4) Listes imprimées plus haut, p. 286 et suiv. (5) Le Patriote français, 21 août 17’J1, p. "42. 22