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CLUB DES FEUILLANTS
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la Constitution. » La réponse des Feuillants au président des Jacobins l’ut lue :

« Monsieur, la Société des Amis de la Constitution, délibérant sur les propositions qui lui ont été faites de la pari de celle que vous présidez, a décidé qu’elle ne pouvait pas les admettre. Elle a cru cependant devoir prendre des moyens faciles et sûrs pour recevoir dans son sein ceux d’entre vous qui pourraient désirer de s’y réunir. La Société, Monsieur, vous fait passer un extrait des articles qu’elle a arrêtés, dans cette intention, à sa dernière séance, afin que vous en donniez connaissance à la Société que vous présidez. « Goupil-Préfkln, ^)m ?’(/e/j/. »

Cela ressemblait fort à un refus.

Parmi les articles dont parlait Goupil de Préfeln, on trouvait celui-ci : « Les seuls citoyens actifs seront reçus par les Feuillants. » Ceux-ci excluaient donc les « pauvres », observait-on. La presse patriote s’occupa des tentatives de réconciliation, des conditions inconvenantes faites par les Feuillants.

Le Courrier de Gorsas contenait ces phrases dans un de ses numéros :

« La Société des Amis de la Constitution réunis aux Jacobins députa, avant-hier, plusieurs de ses membres vers le Club des Feuillans pour les (sic) proposer de mettre lin à toutes les divisions. « Nous sentons, a dit à peu près l’orateur, la nécessité de purger notre Société d’un amas d’intrigans et d’aristocrates ; mais quelques membres gangrenés ne doivent pas relâcher les liens des vrais amis de la Constitution. Nous vous supplions, frères et amis, de ne pas perpétuer un schisme funeste pour la cause publique. Réunissons-nous, et, par le moyen d’un scrutin épuratoire, repoussons les membres suspects qui pourroient nous diviser encore. » — M. Bouche, président de la Société, répondit que « l’on délibéreroit sur cette demande. Puisse une démarche aussi louable n’être pas infructueuse ! ... (1). »

Mais, d’après une lettre adressée à Corsas, les Feuillants firent la réponse suivante aux Jacobins, réponse remise par un commissionnaire à un censeur :

« Nous ne pouvons acquiescer à vos propositions. Nous vous envoyons notre règlement... (2). »

(1) Courrier de G.orsas, 1791, 22 juillet, ii" XXII. (2j Courrier de Gorsan, 1791, 29 juillet, ii" XXiX.