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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES

tient les discours qui ont été prononcés dans le sein de la Société, et la correspondance avec les sociétés affiliées. » Choderlos de Laclos, l’homme du duc d’Orléans, directeur de ce journal, avait cessé toute coopération depuis le n° XXXIV. Des trente membres dont se composait le comité de correspondance aux Jacobins, vingt-sept l’avaient quitté, vingt-cinq étaient venus aux Feuillants (1). Le Journal de la Société des Amis de la Constitution demeura l’organe de la Société scissionnaire. Il cessa de paraître le 20 septembre 1791. Le Club des Feuillants ne parait pas avoir eu, depuis, d’autre organe accrédité. Le nommé Beaulieu fut l’auteur du Journal du soir du Club des Feuillants.

Choderlos, ci-devant de Laclos, avait donc passé au Journal des Amis de la Constitution, séante aux Jacobins, qu’il fut autorisé à publier périodiquement.

Pendant les premiers mois de son existence, le Club des Feuillants tint uniquement des séances privées ; il ne les rendit publiques que vers la fin de décembre de l’année 1791. Quand même la loi n’eiH pas obligé ses membres à ouvrir leur salle au contrôle public et municipal, il dut le faire à cause des bruits qui commençaient à courir sur les doctrines que l’on y professait, et qui étaient les idées constitutionnelles de Jean-Joseph Mounier, député démissionnaire, ayant quitté la France après les journées des 5 et 6 octobre 1789 (2). Ce qu’il y a de certain, c’est que les Feuillants suivirent Barnave, les Lameth, Duport et autres, pour former un parti modéré dont la haute bourgeoisie s’arrangeait bien, mais qui semblait contraire aux intérêts de la Révolution. Un arrêté des Feuillants décida que les citoyens actifs seraient seuls admis parmi eux.

Tout le temps qu’ils se réunirent sans admettre d’étrangers, la presse s’en occupa seulement pour manifester des suspicions à leur égard ; aussitôt qu’ils ouvrirent leurs portes au public, les journaux révolutionnaires se mirent à les attaquer vivement, d’autant plus que ces scissionnaires du Club des Amis de la Constitution ne tardèrent pas à guerroyer contre leurs anciens collègues. En quittant ceux-ci, les Feuillants avaient pu prendre copie des listes contenant les noms des sociétés correspondantes des Amis de la (1) Bûchez et Roux, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XI, p. 152. (2) Par ordre du Club des Feuillants, on imprima les Observations sur l’état passé, présent et futur de la ?iation, et de l’influence du publiciste Mably sur la Révolution, par M. Mousnier (sicj. (Bib. Nat., in-8», sans date, de 27 p., Lb 40/801.) On réclama, en pleine séance, la publicité des séances et l’impression de la liste des membres du club.