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CLUB MONARCHIQUE

Il était question aussi d’envoi de deux députés à Louis XVI par le directoire du département de la Somme, lui offrant le secours des gardes nationales du département (1) ; on parlait de la fuite du roi sous huit jours ; on disait que son sellier travaillait à la voiture qui devait lui servir.

Une entente semblait exister entre les émigrés de l’extérieur et de l’intérieur, agissant contre les volontés de la nation. Le Journal de la Correspondance politique^ le Journal des émigrés, le Journal ro>/aliste paraissaient.

Mais après le 10 août 1792 et la fin tragique de Clermont-Tonnerre ; après l’émigration de Malouet et de Cazalès ; après les journées de septembre, la proclamation de la République et l’exécution de Louis XYI ; après la création du tribunal révolutionnaire et pendant les luttes de la Convention, il ne pouvait plus être question de clubs monarchiques. L’insurrection vendéenne, les troubles sanglants du Midi, l’émigration et ses représentants à côté des armées coalisées, mettaient néanmoins en action la pensée royaliste, dont les fervents propagateurs attendirent, pour reprendre leur polémique, les époques de la réaction thermidorienne, du Directoire exécutif et du Consulat. Toutefois, le souvenir du Club monarchique fit suspecter d’autres clubs dont nous allons parler, et qui, sous couleur de réunions modérées ou constitutionnelles, tendirent parfois à renouer la chaîne des temps, à reprendre les traditions du passé, à renier non seulement 1793, mais encore 1789.

Étrange la destinée du Club m.onarchique, dont on a tant parlé, qui n"a pas eu une existence réelle bien déterminée, mais qui, surtout à cause de son titre et de ses polémiques, a marqué dans les fastes de la Révolution ! Beaucoup de ses membres ont succombé pendant les luttes révolutionnaires ; d’autres ont échappé à la Terreur ; d’autres, enfin^ ont pactisé avec Bonaparte premier consul, ou avec Napoléon empereur.

(1) Moniteur universel, t. XII, p. 758.