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CLUB MONARCHIQUE

Elle s’est transformée en un volcan qui couvre la France de ses cendres et qui répand au loin ses vapeurs meurtrières : mais, Sire, ses convulsions ne sont pas celles de votre bon peuple de Paris. Comme vous, il est dans les fers... (1). »

Le Journal à deux liards imprimait : « J’ai vu ce David (le peintre) si bête, si méchant et si véritablement marqué du sceau de la réprobation. On n’est pas plus hideux et plus diaboliquement laid. S’il n’est pas pendu, il ne faut pas croire aux physionomies (2). » Lorsque le bonnet rouge apparut, vers le milieu de 1791, le Journal de la Cour et de la Ville dit, en parlant de la Nation : Elle arbore le bonnet rouge,

En attendant le bonnet vert.

Le journal comptait six mille abonnés parmi les vingt mille abonnés des journaux royalistes.

La cour lui préférait le Journal à deux liards^ qu’elle trouvait moins ordurier. L’un et l’autre se valaient, au point de vue de la propagande anti-révolutionnaire.

Enfin, dans le Moniteur universel, Romainvilliers déclara qu’il n’était pas du Club monarchique (3) ; Fontenay et Custine réclamèrent contre l’insertion de leurs noms sur la liste du Club monarchique (4). Ils le regardaient comme trop compromettant. Le général Custine s’était opposé, néanmoins, aux décrets contre les émigrés, ce qui avait mis les patriotes en défiance à son endroit. Toutes les réclamations n’empêchaient pas les monarchistes persévérants de plaider pour leur club. Loin de là, ils tinrent tête aux représentants de la nation et aux membres de la municipalité obligée, parfois, de s’interposer entre les partis pour éviter les violences. Le 23 février, Bailly écrivait à M. de Gouvion, major-général de la garde nationale, une lettre l’invitant à défendre de toute insulte l’évêque de Nîmes, logé à l’Hôtel d’Uzès (5). Tout en invoquant la loi qui était pour eux, les monarchistes essayèrent, pubhquement ou secrètement, de faire pression sur les (1) Bib. de la Chambre des députés, B"" 222, t. LXIV. (2) Les monarchistes ne pardonnaient pas à Jacques-Louis David d’employer son pinceau et son crayon à retracer des scènes de la Révolution, à laquelle il applaudissait.

(3) Moniteur universel, numéro du 9 février 1791.— Romainvilliers, placé parmi les membres du Club monarchique, réclama, mais approuva les idées du club. (4) Moniteur universel, numéro du 10 février 1791. (5) Copie, Bib. Nat., Mss, fonds français, 11697.