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CLUB MONARCHIQUE

Carmes, qui a reçu les assignats en dépôt, la déclaration du sieur Rutaud, et qui a pris le dernier sous sa garde spéciale, afin de le garantir des projets de vengeance qu’il peut avoir à craindre. L’épouse de M. Lacombe est gardée à vue. L’indignation qu’excite ce projet est générale, et elle est légitime si le projet est avéré. M. de Clermont-Tonnerre est fort compromis dans les discours publics. Gardera-t-il un silence suspect et même coupable sur des inculpations aussi graves que celles dont il est entouré ? »

— « 11 me semble qu’un homme, sans devenir ni suspect ni coupable, peut se taire sur une calomnie qui n’a ni probabilité ni fondement. Je n"ai rien à dire aux auteurs d’une infamie qui certes ne croyent pas ce qu’ils publient ; mais je réponds volontiers au journaliste honnête, dont je connois la bonne foi et l’impartialité. Je suis totalement étranger à l’affaire à laquelle on attache mon nom. Je n’ai jamais donné un denier dont je doive désavouer l’usage. Les seuls fonds appartenans à la Société monarchique dont j’aie été momentanément chargé, sont les onze mille et quelques cents livres employées à la distribution de pain faite il y a plus de deux mois. Ceux qui me connoissent savent bien que ma fortune, peu considérable il y a deux ans, et réduite encore depuis cette époque, ne me permet aucune dépense. Telle qu’elle est, je serois encore prêt à la partager ^vec celui qui viendroit m’apprendre que nous sommes véritablement libres sous la loi, et qu’il n’y a plus ni délateurs ni factieux. « Stanislas Glermont-Tonnerre. »

Le Journal de Paris inséra, le 6 mai 1791, une lettre de ce député. « 4 mai 1791.

« Aux Auteurs du Journal.

« Messieurs,

« Dans les circonstances où je me suis trouvé aujourd’hui en sortant de l’Assemblée nationale, accueilli par les outrages et les menaces atroces d’une foule d’hommes que je n’avois pas provoqués, j’ai éprouvé un sentiment bien doux et que je m’empresse de manifester.

« Au moment où je suis entré chez le suisse des Tuileries pour me soustraire à ceux qui me poursuivoient, j’ai vu un jeune Officier de la Garde nationale se précipiter dans cette même pièce, me jurer qu’il mourroit avant que l’on insultât devant lui un Membre du Corps législatif. Mon frère, a-t-il dit, est mort en faisant son devoir et maintenant l’ordre public, je veux imiter son exemple. Cet estimable jeune