Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée
17
INTRODUCTION

Après le 9 thermidor, les pamphlets royalistes et contre-révolutionnaires avaient employé de plus en plus l’injure, la calomnie et la menace, à mesure que les événements s’aggravaient. Un décret de la Convention défaillante avait porté : « Quiconque sera convaincu d’avoir composé ou imprimé. des ouvrages ou écrits périodiques provoquant la dissolution de la représentation nationale, le rétablissement de la royauté... sera puni de mort. »

On s’était plaint beaucoup, sous la Terreur, de la licence et du libertinage de la presse, des calomnies, des dénonciations, des injures, des menaces que les journalistes répandaient dans le public.

IX

Quelque temps après, néanmoins, la nouvelle Constitution (du 22 août 1795 au 5 fructidor an III) respecta la liberté de la presse.

Elle contient cet article ;

« Nul ne peut être empêché de dire, écrire, imprimer et publier sa pensée. — Les écrits ne peuvent être soumis à aucune censure avant leur publication. — Nul ne peut être responsable de ce qu’il a écrit ou publié que dans les cas prévus par la loi. »

11 restait à déterminer par des prescriptions législatives jusqu’où irait la liberté de la presse, et s’il n’y aurait pas une sorte de censure après la publication des écrits. Ce correctif annulait presque le principe.

Quant aux réunions politiques, elles se bornèrent aux assemblées primaires ou communales. Il n’y en eut plus de permanentes : les oppositions au gouvernement se manifestèrent par la plume.

Aussitôt, les journaux et les pamphlets, principalement les feuilles royalistes, redoublent d’audace, de sarcasmes et d’ironies cruelles, publient les mots lancés dans les salons, ou dans certains cafés de la capitale que fréquente la jeunesse dorée. La « bourse des Chouans », pour l’agiotage, se tient effrontément^ au café de Chartres, de onze heures à trois heures. Le Directoire, agissant comme tous les gouvernements fai-