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CLUB MONARCHIQUE

la maison, a cassé le treillage du bout du jardin, que l’on a pris les bougies qui étoient dans les lustres, que l’on en a cassé un, que l’on a pris, dans une table à lui, une montre, un médaillon et autres bagatelles de cuivre ; qu’enfin la garde restée dans la maison a dit à plusieurs membres qui arrivoient successivement, après leur avoir demandé leurs cartes, leurs noms et leur demeure, qu’il n’y avoit point d’assemblée, que c’étoit pour la troisième fois qu’on leur sauvoit la vie, mais qu’à la quatrième on n’en répondoit pas (1). « Nous demandons qu’il soit informé contre les auteurs des dégâts et des vols ci-dessus mentionnés, et sur la conduite des soldats de garde qui ont arbitrairement vexé des citoyens, et ne leur ont pas donné les secours qu’ils dévoient en attendre. Nous vous observons que vous êtes responsables des dégâts commis, parce que vous n’avez pas fait ce qui étoit nécessaire pour les empêcher. « Voilà, messieurs, l’ensemble des faits relatifs à la journée du 28 mars, et que nous vous dénonçons. Nous ne sommes coupables d’aucun délit, et nos adversaires sont prévenus de délits graves. A peine chez les peuples les plus esclaves trouveroit-on l’exemple d’une soumission à la volonté du despote égale à notre constante déférence aux intentions du corps municipal. Nous avons, pendant des mois entiers, fait le sacrifice de nos droits ; nous savions bien que, même pour vous, les circonstances étoient difficiles ; mais nous espérions qu’un jour vous en triompheriez. Il ne nous est échappé contre vous aucune plainte, aucun reproche ; on ne nous a pas vus, comme le club des Cordeliers, afficher des placards séditieux et vous dénoncer au peuple. Peut-être cette constante modération méritoif-elle de votre part au moins une prompte justice ; aujourd’hui nous vous demandons justice et vengeance. Nous vous dénonçons les désordres que vous auriez pu prévenir en nous jugeant, l’émeute que vous auriez évitée en nous envoyant deux jours plus tôt la lettre qui n’est arrivée que le 28 mars, et les attentats contre la sûreté individuelle, que vous auriez •empêchés en montrant la ferme résolution d’user de la force publique.

(1) « Un caporal d’un bataillon de la garde nationalo, dont les volontaires de cette même garde avoient pris le nom par subterfuge, lorsqu’il s’était présenté pour demander à parler à un membre du Club monarchique, a été dénoncé à son bataillon comme membre du Club monarchique ; et sur cette dénonciation, son bataillon a pris l’arrêté de le dégrader à la tête du corps. L’exécution du jugement n’a pas été réalisée, parce que le hasard l’avoit fait se démettre de son grade quelques jours avant celui oîi il s’étoit présenté pour demander quelqu’un de la Société, rue des Petites- Écuries. »