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dans laquelle nous annoncions les mesures prises par le directoire de la Société, pour empêcher la tenue de la séance. L’orateur s’est esquivé après sa lecture, qui a convaincu de sa mauvaise foi ceux qui étoient à portée de l’entendre, mais qui parut aux plus éloignés la loi même que cet émissaire nous accusoit d’avoir enfreinte. « C’est après cette lecture que le sieur Pigrais a été frappé, comme nous l’avons dit précédemment. Quelques-uns de ses assassins ont rapporté une cocarde qu’ils disoient avoir prise à son chapeau. Elle étoit aux trois couleurs ; mais, pour faire croire qu’elle étoil blanche, ils la montrèrent du côté de la doublure.

« L’attroupement étant augmenté, plusieurs personnes témoignèrent le regret d’être arrivées si tôt. Si ious n’étions venues quà huit heures^ dirent-elles^ nous aurions trouvé tous ces gredins réunis, et il ne nous en aurait pas échappé un seul.

« Quelques momens après, un grouppe nombreux, à la tête duquel étoit un jeune grenadier, a pénétré dans l’intérieur de la maison ; un moment après, M. Bailly a paru à la porte, et un officier a fait entrer une patrouille dans la maison. Plusieurs personnes ont encore été maltraitées ou insultées par le peuple ; aucune patrouille ne se trouvoit dans les rues latérales au moment où se commettoient ces excès. Enfin M. Bailly est sorti de la salle, a assuré qu’il n’y avoit plus personne que les gens de la maison. Il a dit : J’ai promis de so ?’tir le dernier, me voici, je tiens parole ; ainsi je pense que nous n’avons plus rien de mieux à fœre que de nous en aller chacun chez nous ; allons, mesdames, engagez ces messieurs à se retirer. Les dames ont refusé d’abord de convenir qu’elles eussent du crédit sur l’esprit de ces messieurs ; cependant, après une assez longue conversation avec M. le maire, l’attroupement s’est dissipé.

<( Sur ce récit, nous demandons qu’il soit informé contre les auteurs de l’attroupement et des différentes violences exercées contre les auteurs de la calomnie relative à la cocarde blanche ; contre le quidam venu, lui quatrième, dans une voiture de place, et ayant excité le peuple contre nous, en nous accusant faussement d’avoir désobéi à la loi. Nous demandons, de plus, que M. le maire veuille bien s’expliquer avec vous et avec nous, sur la conduite qu’il a tenue dans cette journée, et notamment sur la circonstance par laquelle l’homme venu dans la voiture de place, et qui excitoit le peuple contre nous, s’est trouvé porteur de la lettre ou de la copie de la lettre écrite par notre directoire à M. le maire, le matin du 28 mars, et que nous n’avions communiquée à personne.

« Le concierge du bâtiment certifie qu’un grouppe est entré dans