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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES

({ Le ministre de la police générale est chargé de l’exécution du présent arrêté.

« Signé : Letourneur, président.

« Lagarde, secrétaire-général . »

YIII

Par la journée du 18 fructidor le Directoire fut ébranlé, bouleversé. Les insurrections, les complots au profit de la royauté le menaçaient très sérieusement. Successivement, une commission extraordinaire de police, une loi de police contre les émigrés avaient été votées ; en décembre 1797, la police prit les mesures les plus énergiques contre « les brigands royalistes ». Mais, en dépit du sens vraiment républicain, le Directoire poursuivit surtout les babouvistes, les ardents révolutionnaires regardés comme étant séditieux. La conspiration de Babeuf ou du camp de Grenelle le troubla plus encore que celle de la Villeheurnois et consorts, et il usa envers ceux-ci d’une clémence inutile, car ils ne cessèrent pas leurs attaques contre la République. La troisième période de réaction devait avoir des conséquences fatales.

Dans le courant de cette période, aussi bien vers la fin de la réaction thermidorienne que sous le Directoire, les réactionnaires persévérants ne s’en tinrent pas à la polémique de la presse, des clubs et des salons. Profitant des luttes qui divisaient la Convention et des convulsions terribles de l’intérieur ; exploitant avec habileté les fautes du Directoire, la confusion qui existait dans son sein, ils accumulèrent les complots. Ils ne manquèrent pas de s’attaquer ouvertement aux conventionnels, dont la majorité s’acharnait trop sur les derniers montagnards ; et, par leur fait, l’insurrection ensanglanta Paris. Quand Laurent Lecointre dénonça à ses collègues les complices de Robespierre, ils cherchèrent à prendre leur revanche ; pendant deux jours, les carrosses se pressèrent à la porte des dénonciateurs. Les réactionnaires de toute nuance regardèrent la Révolution comme non avenue. Le sabre les vainquit. On sait le reste, — comment le Consulat voulut les amadouer, comment l’Empire se les attacha en partie, ressuscitant le passé au profit de Napoléon Bonaparte.