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CLUB MONARCHIQUE

Feuille la lettre ci-jointe que j’ai écrite au Rédacteur du Moniteur. « J"ai l’honneur d’être, etc.

« Stanislas Clermont-Tonnerre. »

« J’ai lu, Monsieur, l’article inséré dans votre N" 90, sur le Club monarchique dont je suis membre.

« Il est faux qu’aucune des personnes qui se sont rendues à la séance du 28 aient porté des cocardes blanches ; tous les autres détails copiés par vous outragent également la vérité que nous rétablirons bientôt légalement. Vous dites que nous sommes six à sept cents Gentilshommes ; nous sommes plus de mille Citoyens. Vous dites que nous sommes armés ; notre billet de convocation porte l’invitation expresse de ne pas l’être. Vous nous appelez de bons Serviteurs du Roi ; nous sommes fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi. Vous parlez de notre esprit connu ; notre esprit est l’amour de la Liberté et le mépris des Factieux. Vous dites que nos Chefs sont fiers ; nous n’avons point de Chefs, mais nous acceptons tous ce reproche : on est fier de la haine des méchans, et de la crainte que leurs excès mêmes trahissent.

« Je vous prie. Monsieur, d’insérer ma lettre dans votre Journal. Peut-être ceux que votre récit a pu tromper apprendront-ils avec quelque intérêt la vérité que je certifie (1). » Les Annales patriotiques de Carra lancèrent cette violente apostrophe :

« Paris, 29 mars.

« Hier, les monarchiens s’étoient rassemblés mystérieusement dans un cul-de-sac détourné, et y tenoient leur sabbat : le peuple s’est rassemblé autour de la caverne, et demandoit à grands cris la dispersion de ces cabaleurs aristocrates. Le juge de paix de la section s’y est transporté, et a invité l’assemblée monarchienne à vouloir bien se dissoudre pour éviter le scandale et le tumulte qu’elle alloit occasionner ; les monarchieux ont obtempéré. En sortant de leur repaire, ils ont trouvé les citoyens qui se chauffoient à un grand feu de joie, alimenté par les journaux, pamphlets, libelles et autres bribes aristocratiques que la gueule monarchienne vomit chaque jour par milliers contre la Constitution et ses amis. Le grand monarque Stanislas-Clermont n’a pas été témoin de cette fête donnée à ses fidèles sujets..". (2). ))

(1) Journal de Paris, uuinéro du 2 avril 1791. (2) Annales palrioliques de Carra, n° 544, du 30 luars 1791.