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CLUB MONARCHIQUE

repousse avec indignation les violences qui s’exercent en son nom. « C’est donc au nom sacré de la loi que des brigands, d’un bout du royaume à Tautre, commettent d’épouvantables excès contre la religion et ses ministres.

« Saiis doute il étoit permis aux ecclésiastiques et aux nobles dépouillés d’invoquer eu leur faveur ce qui avoit été considéré jusqu’à présent comme droit de propriété. La nouvelle loi, par des définitions plus sévères, a circonscrit et limité tous les droits anciens ; et si les parties intéressées ont fait entendre leurs réclamations, on n’a vu nulle part ni résistance active, ni projet de résistance ; les délations, les accusations se sont multipliées ; la plus détestable inquisition . s’est exercée contre les nobles et contre les prêtres, et on n’a pu encore en faire pendre qu’un seul par la main du bourreau. Mais combien de massacres et d’incendies désolent encore ce malheureux royaume !

— Il est donc permis d’invoquer le respect dû à la propriété, sans offenser la nouvelle loi, qui n’assure encore à personne ni la liberté, ni la propriété, ni la sûreté individuelle ; et lorsqu’on prostitue le titre de patriotes à des brigands, il est naturel que les honnêtes gens aient horreur d’un tel patriotisme.

« Vous dites que les François sont attachés à la monarchie ; je le crois comme vous ; mais c’est par cette raison qu’il est tems d’en sauver les débris. Et lorsque vous appeliez ceux qui se disent amis de la constitution monarchique des hommes perfides, insidieux, qui empoisonnent le peuple, il faut que vous prouviez cette assertion, ou bien il nous sera facile d’en prouver l’intention. La voici. « Le Club des Jacobins prépare tous les décrets et gouverne toute la France par ses correspondans. — Il n’est pas de grande ni de petite ville où cette Société n’exerce la plus odieuse aristocratie ; car le peuple, qui ne connoit pas le sens de ce mot, doit apprendre qu’il n’y eut jamais d’autres aristocrates que ceux qui se réunissent et se coalisent pour disposer de toute l’autorité, de toutes les élections, de toutes les places et des fonctions publiques. Or, il me semble que grammatiquement et politiquement, c’est bien là le signalement des Jacobins. — Indépendamment de cette influence fédérative, celle sur l’opinion publique s’exerce par les écrivains, les pamphlets, les journaux affiliés, les dénonciations en titre d’office. Cependant vous savez qu’upe très grande partie de la nation se lasse de votre joug, et que vous ne pouvez le perpétuer qu’en lui montrant toujours l’épouvantail d’une contre révolution et en vous présentant toujours ’ comme des sentinelles vigilans {sic) qui avertissent des approches de l’ennemi.

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