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tution monarchique ? Entend-elle par constitution monarchique la constitution telle qu’elle a été décrétée ? La nation est-elle libre et souveraine ? La nation a-t-elle seule le droit de faire les loix auxquelles elle entend que son roi soit lui-même soumis, en lui confiant le droit de les faire exécuter ?... Par constitution monarchique, n’entendroit-elle pas une constitution purement monarchique, c’est-à-dire où le roi auroit seul le droit de faire les loix, et de régner par les loix, dont il seroit en même temps l’auteur et l’arbitre ? Voilà les questions sur lesquelles il importe que cette Société s’explique clairement et sans détours ; si elle ne le fait pas, il est du devoir des écrivains patriotes de la renverser, de la détruire, etc. »

« Je demande, avant tout, la permission à M. Audoin de mettre dans sa plus grande valeur son propre ouvrage, soin qu’il eût pris sans doute lui-même, et avec bien plus de succès que moi, si la qualité de journaliste, dispensant dans ces productions éphémères de toute régularité comme de tout scrupule, ne lui eût fait négliger cette utile attention.

« Je remettrai donc l’article qu’il nous a consacré dans Tordre qu’il doit avoir ; je ne placerai point l’accessoire avant le principal ; je ne présenterai point les questions légères avant les questions plus importantes, et je donnerai aux demandes et aux réponses la marche qu’elles doivent avoir pour que nous soyons toujours, de cette sorte, mieux attaqués par M, Audoin, et dans un plus grand embarras de nous défendre, si notre cause est mauvaise.

« Après ce court exorde, je ferai encore, avant d’entrer en matière, la motion expresse qu’il soit voté par les amis de la constitution monarchique et par tous les honnêtes gens de France, des remerciemens à M. Audoin pour avoir enfin donné le louable exemple de traiter avec nous comme avec des hommes, de n’avoir point préfér< ! les poisons de la noire calomnie, ou les horreurs de la dégoûtante injure, aux procédés de l’humanité, à la marche de la raison, au droit des gens et à la voix de la justice ; des remerciemens encore pour s’être ressouvenu, du moins envers nous, du moins dans ce n" 426 de son journal, que des accusés sont eux-mêmes respectés par la société dont ils sont membres, jusqu’à ce qu’ils soient jugés et condamnés, et que pour honorer cette constitution même, que M. Audoin croît aimer et défendre mieux que nous, il faut parler de ses frères et à ses frères comme à des hommes libres, et non comme à un troupeau d’esclaves avilis ou de brutes féroces.