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CLUB MONARCHIQUE

Le 28 décembre 1790, « sur la dénonciation faite par la section de rObservatoire de quelques faits tendant à troubler la tranquillité publique, attribués à la société appelée les Amis de la Coustilulion monarchique^ le Corps municipal ordonne que le procureur de la Commune prendra les renseignements les plus étendus et les plus exacts sur ces faits et rendra compte incessamment de ce qui sera parvenu à sa connaissance ; comme aussi, le Corps municipal ordonne que, jusqu’à ce qu’il ait statué sur le compte à rendre par le procureui’ de la Commune, l’assemblée dite des Amis de la Constitution monarchique discontinuera ses séances ; enfin, ordonne que le présent arrêté sera notifié demain par le procureur de la Commune à M. Clermont-Tonnerre, se qualifiant président de ladite société (1). >> C’était demander la dissolution du club. Mais ses membres ne cessèrent pas de s’assembler, ou tout au moins de se concerter. Les distributions de pain continuèrent. Les patriotes regardèrent leur philanthropie comme étant un moyen politique. On assurait que les monarchistes chargeaient des sœurs de distribuer du « pain monarchique ». Le fait déplaisait ; ses résultats paraissaient dangereux. Le Mercure national imprimait :

«... Cette assemblée coupable, présidée par Stanislas Clermont (2), tient ses séances du côté de la place Vendôme : elle a arrêté de la rendre publique et fait serment de poursuivre, en son nom, tous les écrivains qui parleraient contre le système monarchique (3). » (( Les monarchistes, dit encore le Mercure national (même date), font des billets qu’ils distribuent abondamment, et avec lesquels les particuliers vont chez les boulangers qui le leur donnent ;le pain) à un sou (la livre). Ces billets sont signés Lally-Tolendal. » Remarquons ici que le nom de Lally-Tollendal ne se trouve pas sur les listes que nous avons transcrites plus haut. Mais il figurait parmi les memJires du Club de Valois (4). Ses votes récents le faisaient considérer comme monarchiste avant tout.

Corsas entretint ses lecteurs de ce qui s’était passé aux alentours de la salle de la rue de Chartres.

« La balance du club monarchique avoit perdu l’équilibre avant- [1]

  1. (1) Procès-verbaux manuscrits, 28 décembre 1790. — Cité par M. Paul Kobiquot, dans son ouvrage sur le Personnel municipal de Paris pemiant la Révolution, cic, p. 5o3. (2) « C’est tout dire. » [Note du rédacteur.) ( ;{) Mercure national, numéro du vendredi 31 décembre 171)0. (4) Voir, p. :jt, Cluh de Valois.