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« Nous, Commissaires du Comité des Décrets^ certifions que le décret ci-dessus est sanctionné du J9 novembre 1790. « Fait au Comité, le i janvier 1791. Bouche. » Plus les idées avancées se firent jour, plus la presse patriote se montra sévère dans ses appréciations sur la Société, qui devenait agressive, qui lui paraissait dangereuse. A Paris et en province, les polémiques abondèrent.

Gorsas écrivit :

« Le club monarchique, dont nous avons parlé ces jours derniers, est ouvert depuis quelque tems ; le but avoué de ce club est de s’opposer à l’esprit de Républicanisme qui germe, disent ses membres, dans toutes les têtes (assertion aussi fausse qu’absurde), le but secret est de former une scission parmi les citoyens de la Capitale. Les cartes d’entrée portent ces mots : Amis de la constitution monarchique ; c’est sous ce titre respectable que les membres espèrent exciter une diversion dont les suites funestes sont incalculables. » « ... L’intention du Club Monarchique est de renverser celui des amis de la constitution et toutes les autres sociétés de ce genre... (4) » Gorsas ne se méprenait pas sur les intentions véritables des monarchistes.

Les Révolutions de Paris (2) interprétèrent la devise du Club monarchique :

w Emblème du club monarchique.

« Ce club est un réchauffé de 89 (3), dont nous ne pouvons maintenant citer que le titre et analyser que l’emblème. « L’hiéroglyphe de cette société est une balance en équilibre parfait, par la charge des deux bassins, dont l’un porte le bonnet de la liberté, c’est-à-dire la Nation, et l’autre la couronne de France, c’est-à-dire le Roi ; ce qui signifie que la Nation est égale au Roi, et que le Roi est égal à la Nation ; d’où les sociétaires monarchistes font résulter sans doute cette doctrine que, si les droits de la Nation sont imprescriptibles, ceux du RoiXo, sont aussi, et que, par conséquent, la Nation et le Roi, ou le Roi et la Nation, sont inattaquables l’un par l’autre ; que l’imprescriptibilité de l’un et de l’autre ne pouvant dériver que du même principe, il s’ensuit que la nation étant souveraine de droit naturel, c’est aussi de droit naturel que le Roi est souverain ; que tout (1) Courrier de Gomas, u° 20, du lundi 20 dcceuibrc 1790. (2) Révoluiions de Paris, n" 76, du 18 au 25 décembre 1790. ( :i) Voir, plus bas, Société de -1789.