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LA BELLE ALSACIENNE


arrangements si prudemment que le propriétaire de mes appas ne s’était pas aperçu des petits écarts que j’avais commis. J’eus encore le bonheur de lui dérober la connaissance d’une nouvelle protectrice que j’avais déterrée et chez laquelle j’allais employer mes moments perdus. Outre que cela me tenait en haleine, j’y trouvais un double profit par l’augmentation de mes honoraires.

« Tant va la cruche à l’eau qu’enfin elle se brise », vérité proverbiale dont je fis l’expérience. L. B…, quoique attaché à moi, ne laissait pas quelquefois d’user du privilège que ses largesses lui donnaient ; il allait de temps en temps ranimer ailleurs ses passions languissantes. Ma mauvaise destinée le conduisit chez la dame C… qui avait l’intendance de ses menus plaisirs. Il s’annonça sur le bon ton. Je lui fus proposée ; on lui vanta mes charmes, il désira d’en juger par lui-même.

Aussitôt un mercure m’est dépêché, je vole sur ses pas. J’entre ; mais quelle fut ma surprise ! Je crus d’abord que c’était