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LA BELLE ALSACIENNE


connaît et que les expressions les plus vives affaiblissent ; il n’appartient qu’à l’amour d’en tracer l’image dans le fond de nos cœurs.

L’excellence de mon amant, qui se développait de jour en jour, m’attacha à lui. Notre union a duré longtemps sans aucun trouble ; il est aimable, ses yeux sont tendres et spirituels, une physionomie charmante, fort bien fait, quoique un peu maigre ; mais cette maigreur lui sied, elle intéresse pour lui ; elle annonce moins une santé faible qu’un cœur tendre.

Je ne sais pas s’il y a beaucoup de femmes de mon goût, mais je ne manquerais pas de raisons pour le justifier. Je suis révoltée contre ces fainéants engraissés, riches d’un embonpoint acquis à nos dépens, et qui fait moins l’éloge de leur tempérament que la satire de leur mauvais cœur.

J’avais envie de terminer ici la seconde partie de ma vie et de supprimer une aventure qui me fait trop d’honneur pour ne pas alarmer ma modestie ; mais les